Échanges entre société civile et députés d'Idjwi : Ngwabidje, Ntambuka et Rutera optent pour l'absence
Comme
les députés proclamés élus de la circonscription électorale d'Idjwi n'ont pas
voulu rencontrer directement les populations dans les 83 villages en période de
vacances parlementaires, la société civile a décidé de leur envoyer les
invitations afin d'échanger et de leur remettre les desiderata de la population
couchés dans un « cahier de charges », une activité tenue en date du 31
août 2024.
Ntawenderudi
Rubenga, coopté député provincial par ses paires à titre de chef coutumier, et
Bahati Mambo, suppléant et représentant du député Akili Miruho Prosper, ont été
présents lors de ces assises démocratiques. Trois autres ont décidé de bouder
cette rencontre.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets
Cette
activité tenue dans la salle UFIN à Bugarula dans la chefferie Rubenga devrait
permettre aux députés non seulement de rendre compte à la population depuis
qu'ils sont les uns à l'Assemblée nationale et les autres à l'Assemblée
provinciale après les élections de décembre 2023, mais aussi de parler avec les
acteurs de la société civile sur les problèmes et besoins prioritaires de la
population.
Sur 5
députés, deux ont participé à ces échanges et les trois autres sont carrément
absents. Il s'agit de Theo Ngwabidje, Ntambuka Balekaga Roger et Rutera
Muhindagiga dit Bizy.
« Nous
avons contacté tous les députés et ont reçu nos invitations. Seuls Mwami
Rubenga et le délégué du député Akili Miruho ont participé. Ainsi, nous savons
maintenant les vrais députés qui travaillent pour le compte de la population et
ceux-là qui sont à la recherche de leurs intérêts privés. Ils n'ont pas circulé
dans les villages pendant les vacances parlementaires, c'est pourquoi nous
avons tenu ces échanges pour les remettre notre cahier de charges. Merci pour
ceux qui sont arrivés et ont répondu à certaines questions. Pour ceux qui ont decidé de s'absenter, nous saurons aussi quoi dire à la population prochainement »,
explique Dorcel Bahagaze, présidente du bureau de coordination de la société
civile d'Idjwi.
Un
autre participant pense que la non-participation de ces autres députés est une
conséquence du "hold-up électoral de 2023" et du "manque de légitimité" au sein de
la population de la partie nord du territoire.
« Ils
savent bien qu'ils n'ont pas été élus par la population, surtout de la
chefferie Rubenga, malgré qu'ils sont au Parlement aujourd'hui. La tricherie, la fraude
électorale et le bourrage d'urnes lors des élections font que certains députés
sont dans les assemblées, mais sans légitimité au sein de la population. Un député
illégitime sait très bien que s'il arrive à Bugarula, il n'aura pas même 10
personnes qui viendront lui dire bonjour », conclut-il.
Gloire
Ngulamagala et Didier Bora Muliri, respectivement présidents de la société
civile de la chefferie Ntambuka et Rubenga, fustigent aussi l'absence de ces
trois parlementaires pendant ces assises.
« Ça
reflète un manque de considération et une négligence face à la population. » «
C'était important d'échanger ensemble pour que tous les députés comprennent
bien nos besoins et problèmes afin de les soumettre au gouvernement pour des
solutions durables », notent-ils.
Le
cahier de charges de la Société civile
Le
cahier de charges de la société civile d'Idjwi cahier comprend entre autres le
besoin de la création d'une deuxième zone de santé, les routes,
l'opérationnalisation du poste frontalier de Maganga et le projet du marché de
Muhumba, l'exploitation du gaz méthane dans le lac Kivu en considérant les
filles et fils d'Idjwi comme partie prenante, la protection de l'environnement,
la questions de boissons fortement alcoolisées qui détruisent les jeunes, la
spoliation des parcelles de l'état, les rétrocessions pour les ETD et
l'administration du territoire, la construction de la maisde justice et la
prison centrale d'Idjwi, la mécanisation des enseignants NU, NP et autres
fonctionnaires de l'état, l'accès à la terre arable, les casernes des
militaires et tant d'autres.
Le
député Gervais Rubenga et Bahatu Mambo ont reconnu la véracité des besoins
exposés par la Société. Ils encouragent ces acteurs qui ont organisé cette
rencontre jugée importante et bénéfique pour les députés et la population. Ils
promettent de les parvenir aux membres du gouvernement provincial et national
tout en menant le plaidoyer à tous les niveaux pour trouver des réponses
favorables à la base.
Dorcel
Bahagaze invite les députés présents dans cette rencontre à soutenir la
population en amenant ces doléances au gouvernement, mais aussi à partager ce
cahier de charges aux députés absents le jour de cette activité.
Richelieu
BYAMANA – LPA Sud-Kivu
Félicitations chers Membres de la société civile d'idjwi, que la société civile du territoire de Kalehe prenne exemple ici en dressant un cahier de charge à nos élus !