Idjwi : face à sa propre forme de guerre, la population risque « gros »
Le territoire d’Idjwi,
entouré par les eaux du lac Kivu dans la province du Sud-Kivu, avec sa
superficie de 310 kilomètres carrés, est habité par une population estimée à
plus de 300.000 habitants.
Cette population est
actuellement confrontée à plusieurs actes et formes de vols, la délinquance
juvénile, la persistance de la peste des petits ruminants, principalement pour
les chèvres, les boissons fortement alcoolisées, l’insuffisance des terres cultivables.
Le pire s’approche dans cet archipel reconnu comme l’entité la plus paisible et
qui n’a jamais enregistré des groupes armés à l’est de la République
démocratique du Congo.
Des acteurs de la société
civile et défenseurs des droits de l’homme, dénoncent presque chaque jour les
actes de vols de biens de la population et la léthargie des services de
sécurité censés protéger la population et sa richesse dans les six groupements
du territoire d’Idjwi.
« Imaginez qu’en
quelques deux semaines, des bandits ont volé un porc dans le village Bukenge et
l’égorger dans la parcelle du propriétaire. Un autre cas s’est produit dans le
village Tchinji, où les voleurs ont emporté la vache et l’abattre dans un autre
village. Les autres ont détruit des étangs piscicoles et ont volé les poissons
jusqu’à tabasser la victime qui a fini sur le lit de l’hôpital, donc la suite
sera plus catastrophique », prévient un activiste de la société civile
de Bugarula.
Des boissons poisons et
promotion de la délinquance
Idjwi est devenu dépotoir
des boissons fortement alcoolisées en provenance de la ville de Goma au
Nord-Kivu. C’est chaque jour que l’on décharge des cartons de différentes
catégories dont Simba, Chaleur, Chargeur, Maziwa ya papa, Nguvu, Chief
Nyiragongo, Santa, Double Vitesse, Kamotomoto, Poutine, Satellite, etc.
D’autres aussi sont produites localement, comme le Kanyanga, Mukanirwa et Wisky
local.
« À longueur des journées, plusieurs jeunes ne
font que consommer ces boissons fortement alcoolisées, fumer du chanvre et le
vagabondage sexuel. Mardi passé, un jeune a provoqué la mort d’un papa du nom
de Dewis Lukere dans le village de Buruhuka suite aux coups lui administrés. La
victime est morte quelques jours après des soins au Centre de santé Shayo. Je
ne comprends pas comment un État responsable laisse la latitude aux gens de
fabriquer toutes ces formes de boissons très alcoolisées et de les
commercialiser partout », regrette
un autre défenseur des droits humains à Bunyakiri.
« D’ici 10 ans, nous n’aurons plus de jeunes
capables de gérer la cité, si rien ne fait pour arrêter cette forme de guerre
nous imposée ici. Aujourd’hui, des jeunes qui étaient forts physiquement et
avaient de bonnes réflexions, sont devenus très minces avec un état de santé
médiocre et qui ne produisent plus rien. » Rétorque aussi Chance
Rwesi, jeune entrepreneur lors de son intervention dans l’émission Sauti ya
Mkaaji de la Radio Obuguma, installée à Bugarula, dans la chefferie Rubenga.
Des députés d’Idjwi
silencieux face aux malheurs de la population
Pendant les préparatifs des
élections de décembre 2023, plusieurs candidats députés provinciaux et
nationaux dans la circonscription électorale d’Idjwi ont fait la ronde dans
plusieurs villages, avec des discours populistes, d’espoir, de confiance et d’honneur
devant les électeurs. Plus grave, certains se sont montrés comme les vrais
défenseurs de la population d’Idjwi.
« Ces députés proclamés par la CENI au compte du
territoire d’Idjwi, nous ne savons pas s’ils sont partis réellement pour nous
défendre dans les institutions du pays. Face à tous nos problèmes, ils ne
parlent pas, ils n’arrivent pas pour nous assister, aucun message, même à
travers notre radio locale, pendant que l’un d’entre eux disait qu’il va se
battre pour redorer aux Bahavu leur honneur. Nos chèvres sont exterminées par
la peste de petits ruminants, nos frères sont morts par noyade, aucune
assistance de ces députés, d’autres territoires ont bénéficié des vaccins,
Idjwi oublié, sont-ils vraiment nos représentants ? Nous sommes totalement
déçus », conclut Espoir
Nyakabingu, habitant interrogé par votre reporter.
Il y a lieu de s’interroger
sur l’apport, l’intervention et l’efficacité de ces élus dans les maux qui
rongent la population, car à part leurs prérogatives constitutionnelles, ils
doivent aussi contribuer au développement de leur entité, rendre compte à la
base pendant les vacances parlementaires et récolter les besoins prioritaires
de la population à soumettre au gouvernement provincial et national.
La société civile invite le gouvernement à intervenir urgemment pour éviter des graves conséquences dans le milieu
« Ces voleurs qui amènent nos dindons, nos
poules, nos produits champêtres et autres, vont finir par commencer à
assassiner les gens dans leurs maisons. Le gouvernement devrait avoir un regard
particulier sur Idjwi et agir rapidement pour que nous ne puissions pas perdre
notre première richesse qui est notre paix et notre quiétude. »
Des activistes de droits
humains proposent la construction d’une prison centrale à Idjwi afin que tous
les bandits et autres malfaiteurs y soient déférés et jugés conformément aux
lois de la République. Le manque de la maison pénitentiaire à Idjwi occasionne «
une impunité et un dysfonctionnement » dans le traitement de plusieurs
dossiers par des officiers de la police.
Ces mêmes acteurs recommandent à la hiérarchie de la Police nationale congolaise de procéder à la mutation des éléments de la PNC à Idjwi pour mettre fin à certains dérapages.
Richelieu BYAMANA - LPA Idjwi
Merci bien cher Richelieu, la sensibilisation de la population s'avère aussi indispensable. Il faut un engagement communautaire puis les autorités vont accompagner avec les mesures contraignantes si réellement elles ne sont pas complices !
#Olivier MASALE Vraiment notre confrère a besoin de vivre en paix est chanceux toutes les alcools non autorisé au gouvernement congolais nous même a mudaka ce le même cas vraiment nous devons convoquer les autorités commença par les chef de centre et du groupement