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lpa | 22 août 2025 | 71 vues

Uvira : la divergence des prix au cœur des tensions entre commerçants

Les petits commerçants de la ville d’Uvira, capitale du Sud-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, tirent de nouveau la sonnette d’alarme face à la vente de marchandises à bas prix dans les quartiers par des étrangers. Selon eux, cette pratique empêche une grande partie des clients de fréquenter les marchés. Des commerçants interrogés par LA PRESSE AFRICAINE expliquent depart et d'autres les avantage et inconvenient du climat de commerce à Uvira, caracterisé par la multiplication des commerçant etrangers dans cette zone frontaliere et très proche du Burundi.

Selon M. Miruho Jean, commerçant au marché zaïrois, le non-respect des emplacements réservés à l’exercice du commerce par certains vendeurs pénalise l’ensemble des commerçants locaux. Il craint que ces pratiques n’aboutissent à des conflits, compte tenu de la concurrence croissante, notamment de la part de commerçants venus du Burundi.

Les causes de la divergence des prix

Les vendeurs de proximité venant du Burundi expliquent leur prix bas par le souhait d’écouler rapidement leurs marchandises et de gagner juste assez pour subvenir aux besoins de leur famille. Certaines indiscrétions pensent qu’ils négligent expressément les règles commerciales de la RDC et ignorent les avantages offerts par l’État, qui leur a pourtant mis des emplacements à disposition pour exercer leurs activités.

« Nous préférons vendre porte à porte parce que nous cherchons juste un petit gain pour subvenir à nos besoins ménagers », déclare M. Placide Eliya, commerçant de proximité originaire du Burundi.

Certains commerçants congolais du marché de Mulongwe, se disent être des « esclaves » de la concurrence. Ils justifient cela par le fait qu’ils doivent en effet s’acquitter des taxes et respecter les obligations liées à l’exercice du commerce, alors que les commerçants étrangers vendent sans payer ni taxes ni redevances en marchandant de porte à porte.

« Nous sommes obligés d’augmenter un peu nos prix pour couvrir les charges de l’État et dégager un bénéfice de survie ; cela crée un écart notable avec nos concurrents », explique un commerçant exerçant au marché Zaïrois dans la commune de Mulongwe.

Pourquoi certains abandonnent les emplacements officiels

Malgré la mise à disposition d’un marché destiné aux commerçants venus du Burundi, beaucoup continuent de vendre dans les quartiers. Ces mouvements, en hausse, les exposent toutefois à des risques, notamment d’accidents routiers.

« Nous avons l’habitude de circuler avec nos marchandises dans les quartiers ; cela ne nous dérange pas et nous n’offensons personne. Les clients apprécient même que nous leur amenions les produits à domicile », se justifie un autre commerçant burundais interrogé par notre reporter.

Responsabilité des autorités pour prévenir les conflits

Les autorités locales sont appelées non seulement à réguler les prix, mais aussi à faire respecter les périmètres d’activité afin de prévenir les actions de justice populaire. M. Miruho Jean a lancé une alerte pressante aux autorités : « Nous demandons à l’État de tout remettre en ordre avant qu’il ne soit trop tard. »

À noter, le commerce reste l’un des rares secteurs à conserver une activité relativement normale depuis la prise de certaines localités du Sud-Kivu par le groupe rebelle AFC/M23.


Rémy BASHIGE – LPA Sud-Kivu



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