Sud‑Kivu : 50 journalistes victimes, l’UFMP alerte sur une liberté de la presse en danger
L’Union des Femmes des Médias pour la Paix (UFMP) a présenté ce 22 octobre 2025 à l’Auditorium des femmes de la mairie d’Uvira un rapport accablant sur l’état de la liberté de la presse dans le sud du Sud‑Kivu. Devant des autorités urbaines, territoriales et provinciales, des journalistes, des acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains, Joséphine Mungubi Kamikyana, coordinatrice de l’UFMP, a lu les conclusions d’un monitoring couvrant la période du 15 février au 30 septembre 2025.
Le document décrit une zone fortement militarisée dont
les villes d’Uvira et de Baraka, territoires d’Uvira et de Fizi, sont marquées par la
présence parfois conflictuelle des FARDC, des groupes de volontaires pour la
défense de la patrie (VDP/Wazaléndo) et de l’armée burundaise, dans le contexte
de la menace de la rébellion de l’AFC‑123. Cette militarisation a eu des effets
néfastes sur les droits humains et, en particulier, sur le travail des médias.
L’UFMP rapporte au moins 50 incidents graves affectant
des journalistes : menaces, intimidations, agressions physiques, confiscations
de matériel, vandalisme et vols visant des maisons de presse. Ces attaques
créent un climat de peur et entravent la circulation de l’information
essentielle en période de crise, dénonce l’UFMP tout en décrivant également une
impunité persistante au moment où les auteurs de violations n’ayant pas été
traduits en justice.
Face à cette situation, l’UFMP recommande la mise en
place urgente des mécanismes de protection pour les journalistes, l’ouverture
des enquêtes sérieuses et impartiales et la traduction des responsables en justice, l’application
des lois protégeant la liberté de la presse, l'investissement dans la formation des
journalistes et la menée d'actions de sensibilisation à l’intention des VDP, des
FARDC et des communautés locales.
« La liberté de
la presse est un pilier fondamental de toute démocratie », a insisté la
coordinatrice, appelant les autorités à agir sans délai pour garantir la
sécurité et l’indépendance des médias.
Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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