Uvira : un projet mise sur les femmes et filles pour protéger l’environnement et lutter pour la justice climatique

Dans une initiative visant à contrer la pollution et le réchauffement climatique à Uvira dans la province du Sud-Kivu, l’organisation Ubuntu Grands-Lacs, avec l’appui de l’ONG Fonds pour les Femmes congolaises (FFC), a lancé un projet axé sur la prévention de la dégradation de l’environnement. Ce projet « d'appui aux groupes et clubs des femmes et des filles pour la protection de l'environnement et la justice climatique » cible notamment la pollution de l’air, de l’eau et du sol, les nuisances sonores, la déforestation et la mauvaise gestion des déchets.

Dans le cadre de son projet, Ubuntu Grands-Lacs prévoit également la plantation et le suivi de plus de 2 000 arbres à Uvira, en collaboration avec les femmes leaders, les autorités locales, les acteurs de la société civile et les associations de femmes et de filles bénéficiaires. Ces mesures visent à renforcer la résilience environnementale et à encourager des pratiques durables au sein des communautés.

Des sessions de formation et des actions communautaires d’assainissement

Depuis ce jeudi 23 octobre 2025, cinquante femmes et filles membres du club « Amies de l’Environnement » participent à une formation de deux jours destinée à renforcer leurs capacités en matière de protection de l’environnement et de justice climatique. Ces ateliers offrent un espace d’échange d’expériences locales et de partage de bonnes pratiques.

Parmi les bénéficiaires, BIRUNGA Elena a témoigné des conséquences directes du mauvais traitement des déchets : sa parcelle, devenue une décharge informelle, expose les habitants à des risques sanitaires. « L’endroit où je vis est proche d’une poubelle où tous les déchets de mon avenue sont déversés. Par rapport à ce que j’ai appris, je veux donc sensibiliser mon chef d’avenue sur les effets néfastes de ce comportement malsain sur nos vies », a-t-elle déclaré.

Pour Madame KISOSE Martha, chargée de projet chez Ubuntu Grands-Lacs, le déficit d’éducation et de sensibilisation communautaire explique en grande partie la persistance des comportements nuisibles pour l’environnement. « La population n'est pas suffisamment informée sur les avantages de la protection de l'environnement ni sur la manière de réduire les risques de catastrophes par des actions communautaires », a-t-elle expliqué. Elle souligne par ailleurs le rôle crucial des femmes et des filles dans la préservation de l’environnement à l’échelle locale.

Le projet attend de répondre aussi à des enjeux sanitaires majeurs étant donné que le manque d’un environnement sain favorise la prolifération de maladies comme la fièvre typhoïde, le paludisme, les infections respiratoires et d'autres pathologies liées à l’hygiène, avons-nous appris.

À travers ces séances de formation et les activités de terrain, Ubuntu Grands Lacs espère inspirer des actions communautaires et genrées pour faire face aux effets du changement climatique et améliorer la santé publique locale par une prise de conscience durable au sein des quartiers d’Uvira.

À rappeler, Uvira reste particulièrement vulnérable ; depuis 2020, la ville et le territoire ont subi plusieurs catastrophes naturelles avec des inondations des rivières Mulongwe, Kavimvira et Kalimabenge, notamment le 20 avril 2020 et la montée du lac Tanganyika qui font des dégâts humains et matériels importants.

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu