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lpa | 10 novembre 2024 | 2831 vues

De Ntambuka à Rubenga : l’exploitation du sable détruit en douceur l’île d’Idjwi

La destruction systématique de l’environnement, des infrastructures et de l’écosystème écologique du territoire d’Idjwi au Sud-Kivu se fait sentir de jour en jour, alertent plusieurs activistes de la société civile.

Pas plus tard que ce vendredi 08 novembre 2024, la société civile du groupement Mpene en chefferie Ntambuka alerte les autorités locales et provinciales sur la destruction des infrastructures communautaires à cause de l’exploitation du sable.

Le pont Kisheke reliant les chefferies Rubenga et Ntambuka risque de s’écrouler suite à l’exploitation de cette catégorie des matériaux de construction aux alentours de cette infrastructure d’intérêt commun, s’inquiète Amos Buyeye, président de la société civile Forces vives du gouvernement Mpene.

« Nous informons les autorités que le pont Kisheke reliant les chefferies Ntambuka et Rubenga est dans un état critique et risque de s’effondrer à cause de l’exploitation abusive du sable dans ses environs. Ce pont acquis grâce aux efforts de l’association ADEKIL est aujourd’hui menacé par certains particuliers à la recherche de leurs intérêts égoïstes. Nous appelons les autorités à intervenir urgemment pour sauver cette infrastructure communautaire », explique Amos Buyeye.

Sommes-nous dans une jungle ?

Des personnes s’improvisent et commencent l’exploitation dans tous les coins du territoire d’Idjwi. Cela provoque la destruction des infrastructures routières, les champs des populations détruits par des glissements de terrain et des érosions, la biodiversité aussi en paye le prix, tout ceci au vu des services techniques attitrés et des autorités politiques locales.

Le Méli-mélo de l’administration du territoire

Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, l’administrateur de territoire d’Idjwi a pris une décision en date du 16 mai 2024, pour tenter de stopper cette destruction de la « case commune ».

Dans la décision, Mamboleo Moustapha explique qu’une désorganisation est constatée dans ce secteur, la dégradation des terres arables ainsi que les infrastructures routières sur toute l’étendue du territoire insulaire d’Idjwi suite à cette exploitation.

L’administrateur note aussi que les exploitants ne respectent pas les textes légaux qui régissent ce secteur et que les carrières non appropriées sont touchées, provoquant ainsi des éboulements intempestifs de terres d’une part et l’infertilité du sol d’autre part.

Une décision saluée par la majorité de la population, qui s’attend finalement aux avantages liés à leur première ressource naturelle exploitée depuis plusieurs décennies et à sa bonne réglementation.

Lire aussi: lapresseafricaine.net/article/urgent-suspension-de-l-exploitation-transport-et-vente-de-sable-a-idjwi/315

Malheur et joie d’une courte durée

Quelques jours plus tard et après une surprise désagréable pour tous, l’autorité territoriale revient sur sa décision.

Mamboleo Mustapha motive sa nouvelle mesure sur les affirmations des exploitants lors du conseil de sécurité du territoire élargi tenu le 28 mai 2024 et dont les exploitants (membres d’une association dénommée ATFMC) promettent de suivre les exigences de la loi en la matière.

Moustapha Mamboleo donne aussi un délai de 60 jours aux exploitants pour se conformer aux exigences du Code minier de la RDC.

Lors de la réouverture des activités, l’autorité promet de lister tous les sites exploitables, les exploitants, les creuseurs, etc. Chose non réalisée jusqu’à présent.

Le SAEMAPE crie à une violation manifeste de la loi.

Ce service chargé de l’assistance et encadrement des creuseurs artisanaux en territoire d’Idjwi est dès lors à couteau tiré avec les membres de l’association ATFMC.

Son chef de bureau, Steve Chajingi, dénonce des menaces de mort contre sa personne et les agents de son service sur terrain, mais aussi l’exploitation illicite des carrières en solo par cette association.

Dans une lettre du 22 août 2024 adressée à son chef du niveau provincial avec copie aux autorités de la province du Sud-Kivu et celles du territoire d’Idjwi, Steve Kasagwe Chajingi parle de la fourberie développée par l’Association de Transports, Amateurs et Fournisseurs des Matériaux de Construction (ATFMC) dans le secteur des matériaux de construction à Idjwi.

Le chef de bureau du SAEMAPE Idjwi motive sa correspondance par l’article 5 du code minier qui autorise seules les coopératives minières agréées dans l’exploitation des substances minérales. Il fait aussi référence aux articles 14, 232 et 416 du règlement minier en vigueur.

Réagissant à l’alerte de la société civile du groupement Mpene, Olivier Mayanga, président de l’ATFMC, se décharge de toute responsabilité. « Nous ne sommes pas exploitants, plutôt les armateurs. » Fin de citation.

Qui portera alors la responsabilité de la destruction de l’île d’Idjwi ?

L’État congolais à travers ses ministères sectoriels, l’administration du territoire d’Idjwi et ses services techniques sont priés d’apporter des solutions aux besoins prioritaires de la population locale et d’arrêter des mesures pour vivre dans un environnement sain et stable. Le sable qui est la première ressource d’Idjwi devrait contribuer à l’émergence de l’île pour les générations actuelles et futures. Le contraire est un « génocide » qui ne dit pas son nom, affirme un autre analyste.

L’élite intellectuelle, les acteurs de la société civile, les politiques, les autorités coutumières et toute la population devraient réfléchir à cette situation qui à petit feu pousse l’île d’Idjwi à la disparition.

Entre temps, Amos Buyeye cite d’autres infrastructures comme les ponts Chibalanganano, Mwiri, Karhulo et Kishasha qui restent menacés par l’opération de l’extraction du sable.

 

Richelieu BYAMANA – LPA Sud-Kivu



8 Commentaires :

  1. Face à cette exploitation illicite du sable sur l, île d, idjwi, nous sollicitons aux services techniques de l, État attitrés de bien jouer leurs rôles de protection de l, écosystème et dela biodiversité à la fois. Qu,ils sachent que les éventuelles catastrophes qui adviendront à idjwi feront objet de leur irresponsabilité d,une part.

  1. Face à cette exploitation illicite du sable sur l, île d, idjwi, nous sollicitons aux services techniques de l, État attitrés de bien jouer leurs rôles de protection de l, écosystème et dela biodiversité à la fois. Qu,ils sachent que les éventuelles catastrophes qui adviendront à idjwi feront objet de leur irresponsabilité d,une part.

  1. Personnellement j'apprécie la manière dont cet article met au clair les choses si non si rien n'est fait en urgence l'île risque de disparaître dans les jours avenirs , une chose que nous n'accepterons jamais car ça sera au profit de certaines personnes pour leurs intérêts égoïstes. Dans le temps passé, une décision était prise par le numéro 1 du territoire à la personne de l' AT Mamboleo Moustapha un digne fils du territoire demandant l'arrêt de l'exploitation illicite, une décision que tous le monde saluée mais à la grande surprise la même personne à vite lever la décision sauf que je ne sais plus si les structures de la société civile ont étaient contactés quand à ceux pourtant rien n'a été améliorer ce qui prouve peut être que des closes ont étés réalisées ne profitant pas les paisibles citoyens. A l'allure où vont les choses , il est plus prudent que la population sache que ce qui était censés le protéger ce sont eux qui les mettent en danger d'où l'implication personnel de tout un chacun et pour faciliter ce là, les structures de la société civile doivent que ce sont eux qui doivent prendre les rênes en orientant les choses , et si rien n'est fait elles seront aussi jugés de complices. Ma simple question est de demander quelle a été le profit de notre île en contre partie depuis qu'il y ait eu l'exploitation de sable à IDJWI !

  1. Je voudrais réagir au commentaire de mon frère LUC concernant le saemape dans ce secteur. Ce qui est sûre est qu'il y a des héros de l'ombre qui luttent contre cette exploitation illicite afin que idjwi recouvrer sa flore longtemps ternie. Conformément aux lois minières , aucune exploitation de substances minerales [ sables, cassiterite, coltan, ...] n'est possible en solo juste par une coopérative minière et / ou de carrières afin qu'elle encadrer par le saemape! Le saemape idjwi ne fait seulement le recouvrement des frais dus à l'état mais il avait commencé par l'identification des sites propres et impropres à l'exploitation en suite, la sensibilisation des exploitants de se regrouper en cooperative des carrières et c'est là le problème, car une association dite des armateurs s'est entreposée pour s'opposer à ce regroupement en coopérative dipant l'opinion publique que ses membres sont juste des armateurs alors qu'en vérité et après vérification ce sont ces mêmes armateurs qui quittent en bonne forme leurs barges pour aller négocier des terres sablonneuses , un acte que le code minier nomme l'indemnisation au près des concessionnaires fonciers qui ne peut être faite que par un exploitant [ coopérative] mais pas au nom d'un particulier moins encore une association . Ce qui veut dire que le saemape idjwi n'amenage aucun effort pour que idjwi recouvre son environnement bien propre ! Plusieurs rapports et correspondances ont déjà transmises à ma hiérarchie avec copie aux autorités provinciales que territoriales !

  1. Avez-vous déjà préparé ou pensé à dautres travaux que les transporteurs de sable feront pour ne pas gener la population avec le vol de leurs biens ? Il faut en penser aussi car d'une petite fermeture de cette transportation la population pleure beaucoup de vol de leurs biens comme poules, chèvres, bananes et autres.

  1. Cette affaire d'exploitation de sables c'est un grand risque qui est en gestation.

  1. Cette affaire d'exploitation de sables c'est un grand risque qui est en gestation.

  1. Par ce fait que la saemape est un service collecteur d'argent auprès de transporteur des materiaux de construction. Cequi est à la base du mal attendu entre le cb saemape et le président de l'atfmc. Que saemape fasse sa mission bien et non creer des problemes avec les transporteurs. Soit qu'elle precision aussi si sa mission est l'encadrement du chargement des susbustance de la carrières. Et là directement ont peut le mettre en contact avec les presodent de chargeurs

  1. Bjr chers Insulaires que nous sommes tous. A mon avis simple. Carriès de sables existait même avant nous à idjwi. Mais un constant est fait dans ce Secteur que la saemape qui est un service technique d'assistance et d'encadrement des creusseurs ne fait pas la mission lui confie car en tournant les differents carriers de sables aucun techniciens de la saemape n'est sur le lieu. Seuls les creusseurs travails sans assistance ni encadrement. A ce moment là dire de l'exploitation illicite serait de trop. Mais plus que la saemape face son travail d'encadrement. Un constant nefaste la saemape se presente quand un transporteur arrive pour transporte le sable d'idjwi à bukavu. Et la on dirait que la saemape est un service technique d'encadrement et d'assistance aux chargeurs des barges et non de creusseurs. Vu que le chargement de sable se fait lorsqu'il y a un stock deja aupreable. D'où la taxe d'etallage que la chefferie perçoit. A mon avis simple la saemape est service collecteur d'argent. Vu qu'elle ne se presente que pour collecter l'argent d'un service non rendu.

  1. Bonjour Richelieu. C'est bon cet article. En 2006, j'ai fait une étude sur l'exploitation et la commercialisation du sable d'Idjwi: d'amont en aval où j'ai donné plusieurs recommandations. Dommage que ces recommandations n'ont jamais été suivi par les actes concrets.0



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