« Les militaires n'ont pas de salaire » : le ministre de la Défense critique l’absence de salaire pour les FARDC

Lors d’une rencontre avec la population à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, ce lundi 7 avril 2025, le vice-premier ministre, ministre de la Défense, Guy Kabombo Mwadiamvita, a brisé le silence sur la situation préoccupante des militaires congolais. Il a affirmé avec force que : « Les militaires n'ont pas de salaire. Nous sommes le seul pays au monde où les militaires n'ont pas de salaire. »

Clarifiant les rumeurs selon lesquelles les salaires des militaires auraient été doublés, Kabombo Mwadiamvita a expliqué que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) reçoivent une “ration convertie en argent” (RCA), un système qui ne peut être comparé à un salaire décent. En conséquence, il a exprimé sa volonté de lutter pour l’inscription d’un véritable salaire dans le budget de l'État, afin de garantir un soutien adéquat aux militaires.

Le ministre a également souligné la tragédie des familles de soldats tombés au front, en rappelant que les veuves et veufs militaires doivent continuer à percevoir une rente en l’absence de salaires réels. Il a évoqué le sort de près de 30 000 militaires qui, après des années de service, se trouvent sans pension décente à attendre une indemnité dérisoire.

« Comment peut-on les envoyer à la retraite ? Quelqu'un qui a servi sous le drapeau pendant plus de 30 ans et à la fin, vous lui dites non, on ne peut pas vous donner votre pension, on va vous donner 10 000 $, 30 000 $, vous allez vous reposer », s’est indigné le patron de la défense en RD Congo, appelant à une réévaluation fondamentale des conditions des militaires.

Kabombo Mwadiamvita a affirmé que les réalités des FARDC doivent changer, avec un appel pressant à établir les salaires indispensables pour honorer le service de ces hommes et femmes. « C'est pour cela que nous devons mettre le salaire qu'il faut pour un militaire. »

C'est un appel à la dignité et au respect pour ceux qui défendent la nation, surtout en cette période où la partie Est du pays est confrontée à la guerre d’agression par les rebelles de l’AFC-M23 soutenus par le régime de Kigali pendant plus de 30 ans.

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu