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lpa | 08 novembre 2024 | 129 vues

États généraux de la justice : Vicar Batundi ne croit pas à l'amélioration de ce secteur (Voici ses raisons)

La justice congolaise ne serait pas « malade » si les recommandations adressées à la RDC lors de trois cycles de l'examen périodique universel EPU, de 2009, 2014 et 20219, étaient effectivement appliquées, estime le Défenseur des droits de l'homme et coordonnateur de l'organisation des droits de l'homme FDPID basé à Goma. 

Vicar Batundi Hangi s'exprime au sujet des états généraux de la justice qui sont en cours à Kinshasa dans l'objectif de chercher des « remèdes » à cette justice « malade ».

Dans une interview ce vendredi 8 novembre 2024 à Goma, ce défenseur des droits de l'homme dit ne pas croire que ces états généraux pourront aboutir à une solution durable au vu du format dans lequel se déroulent ces états généraux. Il propose un diagnostic minutieux et approfondi qui puisse permettre d’améliorer la justice en RDC. 

« … Il y a beaucoup d'aspects que les États généraux doivent aborder profondément et sincèrement pour que la solution qui va sortir de là soit une solution idoine.  Malheureusement, nous avons des craintes, et la crainte majeure, c'est qu'il y a plus de 3000 participants. C'est comme qui dirait : vous avez affaire à un malade, mais vous prenez ce malade et vous allez le consulter au marché, alors quel risque de diagnostic allez-vous obtenir ? », S’inquiète monsieur Vicar Batundi.

Selon lui, « il y a risque que ces états généraux se terminent sans qu'on puisse être en mesure de dénicher les causes profondes de la maladie qui gangrène notre justice et avec comme risque majeur l'administration d'une thérapie basée sur les conséquences et non sur les causes profondes de la maladie. Ça, c'est une crainte parce que certains participants risquent de quitter la salle avec leurs idées en tête parce qu'ils n'ont pas eu d'espace pour présenter leurs analyses en ce qui concerne la situation actuelle de notre justice… », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, pour soigner cette justice malade, ces acteurs des droits de l'homme formulent, entre autres, des recommandations.

  1. Que la justice vieille à son indépendance, car elle est instrumentalisée actuellement.
  2. Que la procédure pour être admis aux barreaux chez les avocats soit assouplie, vu que cela aussi contribue à rendre cette justice malade.
  3. Que le système de caution de mise en liberté provisoire soit aussi bien traité.
  4. Le désengorgement des prisons pour les innocents et les citoyens incarcérés pour des infractions bénignes, etc. 

Il faut dire que la République Démocratique du Congo vit un moment crucial pour son système judiciaire. Les travaux des États généraux de la justice sont ouverts depuis ce mercredi 6 novembre à Kinshasa, marquant une nouvelle étape dans la quête d'une justice plus équitable et efficace.

Sous le thème « pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? » ces assises rassemblent un parterre d'acteurs du monde judiciaire, de la société civile et du pouvoir politique. Le constat est sans conteste que la justice congolaise souffre de maux chroniques, tels que la corruption, l'impunité, le clientélisme et l'incurie.

 

Victoire Muliwavyo – Goma, Nord-Kivu



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