Uvira : la Croix‑Rouge appuie 500 ménages déplacés avec une aide en cash et des kits agricoles
La Croix‑Rouge section d’Uvira, avec l’appui de la Croix‑Rouge espagnole, a lancé jeudi 16 octobre 2025 une opération d’assistance destinée aux personnes déplacées internes arrivées à Uvira depuis février 2025. La distribution, qui s’est poursuivie jusqu’à ce vendredi 17 octobre lors de la deuxième et dernière journée de l’activité, a permis d’aider 500 ménages identifiés comme les plus vulnérables.
« Nous
accompagnons le gouvernement congolais pour assister tant soit peu les sinistrés
et déplacés internes (…) qui sont arrivés ici dans le territoire et la ville
d’Uvira », a déclaré M. Seth Buyonde, président du Comité urbain de la
Croix‑Rouge d’Uvira, lors d’une interview accordée au reporter de La Presse
africaine. Selon lui, l’identification a révélé des conditions de vie
extrêmement précaires : des familles d’accueil surchargées, des personnes
logées dans des écoles ou des églises, et un manque de matériels de couchage.
Face à cette vulnérabilité accrue, la Croix‑Rouge a
multiplié les actions : sensibilisation à l’équilibre nutritionnel, mise en
place de « champs‑écoles » pour apprendre la production de jardins potagers à
partir de semences locales peu coûteuses, et distribution de kits agricoles
(outils aratoires et semences). Ces mesures visent à améliorer durablement la
sécurité alimentaire des familles déplacées.
L’aide distribuée cette semaine a été « couplée » à un
appui financier direct : chaque ménage bénéficiaire a reçu l’équivalent de 330
000 francs congolais, soit environ 150 dollars. « Cet argent en nature » doit
permettre aux bénéficiaires de compléter ce qu’ils produisent dans leurs
jardins et de subvenir à des besoins immédiats (alimentation, loyer, petits
commerces, achat de vêtements).
Le président Buyonde a rappelé les limites de
l’opération : « Nous n’avons pas assez
d’enveloppes pour servir tout le monde (…). Notre petite enveloppe ne couvre pas
tous ces déplacés. » Les critères de sélection ont priorisé les femmes
enceintes, les mères allaitantes, les personnes âgées et les personnes en
situation de handicap. L’aide financée par la Croix‑Rouge espagnole a permis de
couvrir uniquement 500 ménages, alors que de nombreux autres déplacés restent
dans le besoin.
Des bénéficiaires ont témoigné de l’impact concret de
l’intervention. Mahangaiko Sakina Marie Gorethe, déplacée de Kamanyola, raconte
avoir été retrouvée dans une avenue de Kavimvira : « Ils m’avaient demandé ce dont j’ai besoin… j’ai parlé de semences
d’amarante. Avec cet argent, je veux faire le petit commerce, payer le loyer,
acheter des habits et nourrir ma famille. » De son côté, Saidi Kibonge
Jacques, déplacé de Goma, se dit soulagé : « On nous a donné des houes, des semences, un arrosoir, un râteau et de
l’argent. Nous allons cultiver, les enfants auront à manger et pourront
étudier. »
M. Buyonde a également lancé un appel implicite aux
partenaires humanitaires et aux donateurs pour que l’aide puisse être étendue à
davantage de personnes déplacées.
Des acteurs de la société civile rencontrés sur place
saluent cette approche qui vise à restaurer la dignité et l’autonomie des
familles déplacées dans un contexte de crise prolongée à l’est de la République
démocratique du Congo.
Pascal
BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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