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lpa | 18 novembre 2025 | 43 vues

Uvira : engagement des femmes leaders et acteurs sociaux pour la lutte contre la VBG

Pour renforcer le processus de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre (VBG) qui gangrènent la population de la zone Est de la RDC depuis plus de décennies, le Réseau des organisations féminines pour l'élimination des violences à l’égard des femmes, des filles et des enfants dans la région des grands lacs (RENAFF ONG-DF) a organisé un atelier d’échange portant sur « Lutter avec énergie pour éliminer les violences faites aux femmes, aux filles et aux enfants en RDC : focus sur le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et l’Ituri », à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, ce vendredi 22 mars 2024.

« Éliminer les violences faites aux femmes, filles et enfants dans la partie est de la RDC n’est ni simple ni instantané : c’est un processus de longue haleine demandant la combinaison d’actions humanitaires, de transformations socioculturelles, d’un rétablissement de l’état de droit et d’un engagement financier robuste », a lancé Madame Claudine CISHUGI, présidente de RENAFF ONG-DF.

Selon elle, ses ressources existent mais certes, les centres de prise en charge, les militants locaux, les agences qui documentent et agissent mais ils restent insuffisants face à l’ampleur des besoins.

Ainsi, elle pense de sa part : « Pour inverser la courbe, il faut articuler la prévention, la protection et la justice, en plaçant les survivantes au centre des décisions et en appuyant massivement les organisations locales qui portent la réponse au quotidien d’une part, et d’autre part les autorités nationales et internationales doivent aussi répondre à la source : démanteler les réseaux armés, restaurer la sécurité et garantir la reddition des comptes pour que l’Est de la RDC devienne un territoire où les femmes, les filles et les enfants vivent sans peur. »

Des facteurs aggravants et leurs causes profondes

Au cours de cette activité, plusieurs facteurs expliquant la persistance de ses violences et sa reproduction ont été soulevés, notamment :

– La présence et la fragmentation des groupes armés : de multiples acteurs armés, souvent impliqués dans le contrôle des ressources minières, utilisent la violence sexuelle comme tactique d’intimidation, de domination et de pillage ;

– Impunité et système judiciaire faible : enquête, poursuite et condamnations restent rares, ce qui encourage la répétition des crimes et décourage les victimes de porter plainte ;

– Le déplacement et l'appauvrissement : des refuges surpeuplés et la perte de moyens de subsistance exposent les femmes et les filles à des risques accrus (exploitation sexuelle, prostitution de survie…).

– Les normes générées et la marginalisation : dans de nombreuses communautés, les inégalités de genre, la stigmatisation des victimes et l’accès limité à l’éducation et aux droits économiques renforcent la vulnérabilité ;

– Enfin, les effets des crises humanitaires : rupture de services de santé, de protection et de prévention des violences (y compris santé sexuelle et reproductive) aggravent la situation.

Des impacts sur les victimes et les communautés

À l’ouverture des échanges proprement dites, des impacts de ses violences sur les victimes en particulier et les communautés en général ont été démontés.

« Les conséquences sont multiformes : blessures physiques et traumatismes psychiques profonds, grossesses forcées, infections (y compris VIH), stigmatisation sociale, rupture familiale et pauvreté prolongée. Les enfants subissent des préjudices spécifiques (recrutement, perte d’éducation, traumatisme développemental) qui compromettent des générations entières. À l’échelle communautaire, la violence brise la cohésion sociale, freine la reprise économique et alimente de nouveaux cycles de vengeance », a souligné la coordinatrice de RENAFF et facilitatrice de ladite activité, Madame Aimérane ASUBI, en s’appuyant sur les interventions des participants.

L’objectif étant de répondre aux besoins primaires de 1500 femmes et 2800 enfants déplacés internes et victimes de viols et violences dues à la guerre du M23 à l’est de la RDC. Identifiée dans la province du Sud-Kivu, la présidente de RENAFF ONG-DF a fait un appel d’accompagnement dans ce processus entamé par cette organisation non gouvernementale.

 Des recommandations et engagements de la part des femmes leaders et acteurs sociaux dans cette lutte ont orné l’achèvement de cette activité.

 

Rémy BASHIGE – LPA Sud-Kivu



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