Sud-Kivu : des contradictions autours des faits sur la panique survenue à Uvira (les Wazalendo, le gouvernement et l’église CADC)
La ville d’Uvira a retrouvé un certain calme dans les après‑midi de ce lundi 25 aout 2025, après plusieurs heures de panique et des tirs d’armes. Les événements ont été déclenchés par l’arrivée d’un convoi en provenance du Burundi transportant des personnes présentées comme appartenant à la communauté banyamulenge, venues assister à un deuil familial. Les circonstances ont rapidement dégénéré en incident violent impliquant des combattants locaux « Wazalendo » et des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Déroulé des
faits
Selon des témoins et des sources concordantes sur
place, les bus, arrivés dans la matinée, transportaient des proches d’un colonel
et de son épouse décédés dans un accident d’avion en Ituri. La famille devait
procéder aux funérailles à Uvira ce même lundi. À leur arrivée, des Wazalendo
ont appréhendé les véhicules, affirmant vouloir les fouiller après des rumeurs
circulant en ville selon lesquelles les passagers seraient des sujets rwandais.
Les Wazalendo ont déclaré, d’après leur porte‑parole
Bernard Kadogo Tondo, que certains documents présentés par les passagers «
n’étaient pas conformes » et que, selon eux, tous ou presque étaient des hommes ;
éléments qui ont renforcé leurs soupçons. Les Wazalendo ont alors exigé
que le bus rebrousse chemin vers Bujumbura.
Une incompréhension a éclaté entre certains Wazalendo
présents sur les lieux et des militaires des FARDC intervenus pour protéger la
circulation et empêcher une expulsion forcée. Dans la montée de tension, un
élément des Wazalendo a ouvert le feu ; une des balles a atteint un
militaire des FARDC, qui a succombé à ses blessures, a indiqué M. Kadogo Tondo.
Réactions
officielles et suites judiciaires
Le porte‑parole des Wazalendo, Bernard Kadogo
Tondo, a confirmé l’ouverture d’une enquête pour retrouver l’auteur du tir et
établir sa responsabilité. Il a également exigé que des investigations soient
menées pour expliquer comment des personnes dont les documents seraient
irréguliers ont pu franchir la frontière à Kavimvira et atteindre Uvira.
Le gouvernement provincial du Sud-Kivu « condamne les organisateurs des cérémonies funéraires » d'un officier supérieur de l’armée du rang de Colonel (Col. Gisore Patrick) et son épouse sans en informer les autorités provinciales pour prendre des dispositions afin de rendre les hommages mérités à ce vaillant soldat qui s’est sacrifié pour la nation. Dans son communiqué officiel exploité par La Presse africaine, le gouvernement du Sud-Kivu précise également « qu’il n’y a eu ni de dégâts tant matériels qu’humains » et « dément toute tentative visant à encercler l’église 37ᵉ CADC à Kimanga », où la messe de requiem devrait se dérouler.
Pendant ce temps, un document non
encore confirmé préciserait qu’il y a vol des matériels et argents dans cette église
et paralysie des activités par des présumés Wazalendo qui ont encerclé ce lieu
de culte.
Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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