RN5 bloquée à Kabimba : la population exige le curage urgent de la rivière, la réhabilitation du pont et non les promesses
Depuis la matinée du mardi 28 octobre 2025, la route nationale nᵒ 5 est bloquée au niveau de Kabimba, dans le territoire d’Uvira, province du Sud-Kivu. Les habitants ont érigé des barricades et paralysent la circulation sur cet axe stratégique entre Uvira et Fizi pour exiger l’intervention des autorités et le curage immédiat de la rivière Kabimba, dont les débordements causent des dégâts humains et matériels récurrents depuis 2020.
Les manifestants, appuyés par des structures
citoyennes, exigent que l’État conçoive et mette en œuvre une solution durable.
« Nous sommes venus pour porter la voix
de la population de Kabimba », a déclaré Dunia Amissi, militant du mouvement
citoyen Machozi ya Rahiya. « Depuis déjà
quatre ans, cette rivière déborde et détruit des maisons et des champs. Les
autorités n’ont fait que promettre, il est temps d’agir. »
Plusieurs habitants et usagers bloqués sur la RN5 ont
raconté l’ampleur des dégâts et les craintes d’un drame imminent avec la saison
des pluies. Ngulu Karemba Warumi, habitant de Kabimba, a rappelé une nuit
d’inondation et de glissement de terrain qui a détruit des maisons et contraint
des familles à fuir le village. « Le
gouverneur est venu constater et a promis de curer la rivière. Depuis, rien n’a
été fait », s’insurge-t-il. Il réclame non seulement le curage du lit de la
rivière, mais aussi la réhabilitation du pont qui enjambe Kabimba, désormais
encombré de sable et de pierres.
Parmi les usagers affectés, André Bisimwa, motard sur
la ligne Uvira–Fizi, a expliqué la difficulté de voir la population bloquer la
route mais a dit comprendre les revendications : « Je demande au gouvernement de protéger la population. Les autorités ont
les moyens d’agir. » Un chauffeur, Ramazani Mutanza, lui, a décrit la
précarité des personnes coincées sur place depuis 6 h du matin. « Nous sommes ici depuis 6 h du matin, affamés,
sans réseau et inquiets pour nos familles à Uvira. Si personne n’intervient,
nous passerons des nuits ici », a-t-il témoigné.
Une urgence
humanitaire et sécuritaire
Les manifestants alertent sur le risque que la
rivière, colmatée par le sable et les pierres, reprenne ses débordements à la
prochaine forte pluie, provoquant de nouveaux glissements et pertes de vies.
Ils contestent les promesses non tenues du gouverneur de province Jean-Jacques PURUSI lors de son dernier passage dans ce village et demandent une intervention urgente :
l’acheminement de machines pour le curage du lit, la remise en état du pont et
des travaux de protection des berges.
Le mouvement citoyen et la population appellent l’État
congolais et les autorités provinciales à se mobiliser immédiatement. « Il ne s’agit pas seulement d’aide
humanitaire après les dégâts, mais d’une action préventive pour sauver des vies
», résume Monsieur DUNIA. Les manifestants indiquent qu’ils maintiendront le
blocus tant qu’ils n’auront pas de garanties concrètes de lancement des
travaux.
Pascal
BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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