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lpa | 18 octocbre 2025 | 169 vues

Retour des sinistrés du lac Tanganyika dans leurs parcelles : des vies humaines exposées par ignorance

Depuis les mois d'aout et septembre 2025, des mouvements de retour se constatent de la part des habitants riverains du lac Tanganyika dans leurs domiciles récemment abandonnés, suite aux inondations causées par les déversements des eaux du lac Tanganyika lors de la saison de pluie passée, dans la ville d’Uvira, province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo.

Plusieurs d’entre eux soulignent la non-assistance du gouvernement aux lieux de refuge et le manque de moyens pour satisfaire aux besoins quotidiens de leurs familles en étant locataires comme raison de leurs retours, lors d’un échange avec les reporters de La Presse africaine.

« Nous avons fait 1 année et demie dans des bâches où on s’était réfugiés, vivant des conditions précaires suite au manque de moyens pour payer le logement ailleurs… Pendant tout ce temps, on avait reçu que l’assistance des humanitaires en vivres, d’où nous nous sommes décidé de rentrer dans nos domiciles vu que le lac parait un peu stable », a témoigné Mme Alphonsine Siyapata, l’une des habitantes riveraines.

Dans sa parcelle, on peut voir une ligne des blocs à ciment érigés comme moyen de passage entrée-sortie de sa maison pour sa famille. Malgré l'humidité du sol et la stagnation de l'eau dans sa parcelle, Alphonsine ne renonce pas à sa décision de vivre dans ces conditions qu'elle semble trouver normal. 

Vivre dans la précarité ou embrasser la mort ?

Le lac Tanganyika, comme tant d’autres écosystèmes aquatiques, ne cessera jamais son mouvement dans ses zones littorales majeures et mineures étant donné la pression et la quantité d’eau emportée par ces affluents suite à des fortes précipitations et des pluies diluviennes, indique le professeur Shombo Venant, directeur du centre de recherche en hydrologie.

« Nous vivons dans des conditions tellement difficiles qu'elles nous exposent même à la mort, mais on a pas le choix, et on a rien à faire et où aller… Pourtant ces mouvements se  produisent de manière répétitive actuellement », s’inquiète M. Assumani wa Assumani, un autre habitant riverain.

Pour M. Serge Mulenda, président de la société civile environnementale, l’important pour ces familles en conflit avec le lac Tanganyika est d’abandonner et d’oublier leurs parcelles.

Des responsabilités partagées au préalable

La responsabilité dans cette situation est partagée étant donné que l’État, à travers ses services habilités, sait très bien qu’il est interdit par la loi d’octroyer des parcelles dans des zones humides, renchérit M. Serge Mulenda.

Selon lui, connaissant l’insécurité environnementale existant dans ce milieu qualifié de haut risque, la population devrait de sa part s’abstenir de toute possession de terrains dans cette zone.

Par ailleurs, un appel est lancé aux autorités pour qu'elles trouvent des pistes de solution pour sauver ces vies en danger, en guise de prévention des dégâts humains vis-à-vis de ces inondations, ainsi qu'à ce qu'elles ne vendent plus de terrain en étroite liaison avec des zones littorales, ont chuté ces experts en hydrologie et questions environnementales.

À noter, cette catastrophe qui cause le déplacement de la population riveraine s’est déjà produit à plusieurs reprises à Uvira et aucun lotissement n'a déjà été fait officiellement par l'État congolais en faveur des victimes depuis avril 2020 jusqu'en date de la rédaction de cet article.


Rédaction LA PRESSE AFRICAINE



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