Sud-Kivu: à Idjwi, la population en colère lynche un homme et brûle des maisons à Bweshu
D'autres cas de verdict populaire ont été signalés dans les villages de Bweshu et Bunyakiri, dans la chefferie Rubenga, territoire d'Idjwi au Sud-Kivu à l'est de la République démocratique du Congo.
Le premier a été enregistré dans le village de Bweshu la journée du jeudi 14 août 2025, où des bandits ont attaqué un citoyen et lui ont ravi une somme d'argent évaluée à 1 million de francs congolais, affirme Habimana Kasole, chef de ce village.
« La population s'est révoltée. Elle a recherché ces hommes reconnus comme voleurs mais qui se sont échappés. La même population a alors incendié 4 maisons d'habitation de ces hommes », explique-t-il.
La même source affirme que 3 autres personnes ont été blessées par armes blanches dans cette altercation et sont admises dans des structures sanitaires.
Des éléments du mouvement AFC/M23 sont intervenus pour tenter de calmer la population en colère et ont arrêté un homme du nom de Maneno, soupçonné comme membre de ce groupe de gangs, conclut Habimana Kasole.
La foule ne s'est pas arrêtée par là
Après la soirée du jeudi très agitée, un groupe d'habitants du village de Bweshu s'en est pris à Kashinzwe Maneno, aussi soupçonné comme membre des bandits qui opèrent dans le groupement de Bunyakiri. Celui-ci s'était déjà retranché du village Bweshu pour le village Bunyakiri. C'est de là que la foule l'a abattu et brulé.
« C'est la population venue de Bweshu qui l'a tué et brulé son corps. Je n'étais pas au courant mais Kashinzwe Maneno était venu de Bweshu où la population l'accuse de bandit et voleur de grand chemin. Aucun habitant de mon village n'a participé à cette exécution extrajudiciaire », affirme Vate Migisha, chef de village Bunyakiri.
La société civile condamne cet énième cas de justice populaire
Vantome Hamuli, vice-président de la société civile dans la chefferie Rubenga, condamne cet acte qui frise le bien-être social de la population.
« Il est inacceptable qu'une population quitte son village et vienne tuer et bruler vif un homme en dehors du lieu où il a commis ces actes. Nous condamnons cet autre acte de justice populaire dans le milieu », dit-il.
Les cas de justice populaire sont devenus récurrents dans le territoire d'Idjwi où la population exécute d'autres citoyens soupçonnés d'actes de vols et autres actes. Depuis le début de l'année 2025, plus de 6 cas sont déjà répertoriés dans les deux chefferies, qui composent ce territoire jeune de la RDC.
Richelieu Byamana – LPA Sud-Kivu
L'autoprise en charge est parfois nécessaire dans un pays où les dirigeants sont totalement incapables de sécuriser la population et leurs biens.