Lutte contre la désertification : en RDC, les conflits aggravent la menace sur l’environnement
À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse célébrée le 17 juin de chaque année, le monde entier se mobilise pour rappeler l'urgence de préserver les terres et les ressources naturelles.
Cette journée prend un sens particulier en République démocratique du Congo, notamment dans les zones de conflits à l’est du pays, où les conséquences de la guerre sur l’environnement deviennent alarmantes.
Par
exemple, le parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), patrimoine mondial de
l’UNESCO, est aujourd’hui l’un des symboles d’un écosystème menacé. Les
affrontements armés, les déplacements massifs de populations et la pauvreté
extrême ont conduit à une exploitation incontrôlée des ressources naturelles,
déforestation pour le bois de chauffage, fabrication de braise, culture sur
brûlis et braconnage.
Résultat : les terres se dégradent rapidement, fragilisant les sols et accélérant
les phénomènes de désertification et de sécheresse locale.
À
l’heure des discussions, l'Ir GERMAIN BASENGERE, chercheur au centre de
recherche en sciences naturelles de Lwiro et chef de projet à l'initiative
communautaire pour la protection et la restauration de la nature ICOPREN-RDC,
appelle les gouvernements à accompagner les initiatives des associations
locales et l'engagement de la jeunesse dans la protection de l'environnement.
Il se joint également aux discussions internationales. Plusieurs principes clés
doivent guider l’action :
–
Réhabilitation des terres dégradées à travers la reforestation avec des espèces
locales comme le bambou, qui retiennent l’eau et stabilisent les sols ;
–
Éducation environnementale auprès des communautés riveraines des forêts et
parcs ;
–
Renforcement des moyens de subsistance durables pour les populations locales :
AGR, agroécologie, élevage résilient ;
–
Mise en œuvre des lois sur la conservation et la gestion des ressources
naturelles, tout en tenant compte du contexte humanitaire ;
–
Appui à la paix et à la stabilité, car sans sécurité, aucun programme de
restauration ne peut aboutir. Vers une résilience collective
ICOPREN-RDC,
une organisation locale de protection de l'environnement, compte planter plus
de 10 000 plantes dans les zones déforestées du parc.
En
cette journée, un appel est lancé aux partenaires techniques et financiers, à
l’État congolais et aux citoyens, afin de faire front commun contre la
désertification. Préserver les terres, c’est aussi protéger les générations
futures et lutter contre les causes profondes des conflits.
Hobereau
Kitumaini – LPA Sud-Kivu
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