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lpa | 07 juillet 2025 | 664 vues

Les agents d’Airtel Money, Orange Money, M-Pesa en grève : l’axe Kabare paralysé par le manque de cash

Après la ville de Bukavu, c’est désormais le tour des agents de transfert mobile de l’axe Kabare Nord (Mudaka, Miti, Kavumu, Katana, Kabamba…) dans la province du Sud-Kivu d'entrer en grève depuis ce Samedi 5 juillet 2025.

La colère des agents est provoqué par l’interdiction récente imposée par les autorités provinciales de prélever un pourcentage sur les opérations de retrait et d’envoi mobile-money. Une mesure saluée par les usagers, mais qui met les agents en difficulté : « Nous payons pour obtenir du cash à cause de la fermeture des banques. Si on nous interdit de prélever ce pourcentage, nous travaillons à perte », explique un agent basé à Katana.

Pendant ce temps, la population locale dénonce un manque criant de liquidités suite au non-mouvement bancaire.

Les banques fermées, le cash introuvable

Avec la fermeture prolongée des institutions bancaires, les agents ne parviennent plus à s’approvisionner en argent liquide pour répondre à la demande. « On nous demande de servir la population sans nous donner les moyens. »

La population est devenue la proie des agents de réseaux, depuis la chute du Sud-Kivu entre les mains de l’AFC/M23.

Le manque de liquidités est l’une des causes majeures de la frustration. Un motif qui donne carte blanche aux agents de réseaux de raser la population en malignité. Les clients sont contraints de subir des prélèvements élevés en l’absence d’alternative bancaire. « On ne peut pas payer des frais supplémentaires alors qu’on n’a même pas accès au cash », martèle Bisimwa Cirhagarhula William, client d’Airtel et de Vodacom à Kavumu.

La population reste attentive à la mesure des nouvelles autorités pour mettre fin à cette pratique qu’elle juge comme vol sans précédent, fait savoir Gilbert Mushamalirwa, opérateur économique de la zone. Il veut voir la décision porter des faits dans les milieux au profit de la population.

Des opérations en cachette malgré la grève

Malgré le boycott, des agents de transfert continuent d’opérer discrètement, souvent dans des coins reculés, profitant de l’urgence de certains clients. Ces pratiques sont perçues comme une double peine infligée à une population déjà meurtrie par la pauvreté et l’insécurité.

Mbonekube Mutalemba Gilbert, activiste des droits humains, dénonce « un vol à ciel ouvert et une souffrance non méritée ». Il appelle les autorités et les opérateurs mobiles à un dialogue franc pour alléger le fardeau de la population.

Dans un contexte de crise, la population du territoire de Kabare appelle à des mesures urgentes, équitables et humaines pour garantir un accès inclusif aux services financiers.


 Hobereau Kitumaini – LPA Sud-Kivu



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