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lpa | 15 août 2025 | 460 vues

Lancement du sous‑projet « Gestion du mécanisme des subventions » à Uvira : les entrepreneurs appelés à candidater et à transformer des produits locaux

La ville d’Uvira a accueilli ce vendredi 15 août 2025 le lancement officiel du sous‑projet « Gestion du mécanisme des subventions », mis en œuvre par la firme Kivu Entrepreneur – Deloitte. Conduit sur une durée de 24 mois, du 6 décembre 2024 au 5 décembre 2026, ce volet s’inscrit dans le cadre plus large du Projet de Facilitation du Commerce et d’Intégration dans la Région des Grands‑Lacs (PFCIGL), financé par l’Association internationale de développement (IDA) du Groupe de la Banque mondiale et placé sous la haute tutelle du gouvernement de la République démocratique du Congo.

La cérémonie s’est tenue dans la salle Auditorium des femmes d’Uvira, capitale provisoire de la province du Sud‑Kivu à l’est de la RDC. Le sous‑projet couvrira quatre sites prioritaires : la ville d’Uvira, les cités de Kiliba et Sange, ainsi que le groupement d’Itara Luvungi. Il vise à soutenir la transformation, la valorisation et la mise sur le marché de 14 produits agricoles locaux, parmi lesquels le maïs, le manioc, les pommes de terre, la patate douce, la tomate, le lait, la viande, le poisson, le riz, l’huile de palme, le soja, les fruits et les épices.

Joël Tembo, directeur général de Kivu Entrepreneur et coordonnateur du sous‑projet, a expliqué que l’objectif principal est de lever les contraintes qui freinent le commerce entre la RDC et ses voisins notamment le Burundi tout en reconnaissant « le rôle central des femmes commerçantes et des petits opérateurs économiques ». Selon lui, l’appel à candidatures lancé permettra de sélectionner des opérateurs locaux, des organisations de femmes commerçantes, de jeunes entrepreneurs et des prestataires techniques prêts à s’engager dans la transformation du commerce transfrontalier.

Un enjeu d’impact et d’emploi pour la jeunesse

Interrogé par La Presse africaine, Tumaini Mayani Robert, jeune entrepreneur d’Uvira, a salué l’allocation de fonds de la Banque mondiale mais appelé à plus d’impact concret sur le terrain. « On a autant entendu ce genre de projet… mais pas d’impact », a‑t‑il déclaré en exhortant le PFCIGL à ne pas reproduire les erreurs du passé. Pour Mayani Robert, la priorité doit être donnée à l’appui et aux subventions directes aux entreprises congolaises (locales) afin de renforcer la production locale. Il a donné l’exemple du marché des pâtes alimentaires, aujourd’hui dominé par des importations chinoises, en estimant qu’une montée en capacité des producteurs locaux permettrait de créer des emplois et d’assurer la sécurité économique nationale.

« Rendre les produits made in DRC compétitifs »

Thiery Kayembe, coordonnateur national du PFCIGL, a rappelé que si le projet est souvent connu pour ses investissements en infrastructures notamment dans la plaine de la Ruzizi sa mission dépasse ce seul volet pour promouvoir activement les échanges commerciaux. « Pour commercer, il faut avoir la production », a‑t‑il souligné, tout en insistant sur la faiblesse actuelle de la production agricole et sur l’importance des activités de post‑récolte, de transformation et de valorisation. Le mécanisme des subventions, a‑t‑il ajouté, est l’outil conçu pour appuyer ces transformations afin de rendre les produits congolais compétitifs sur les marchés régionaux.

Soutien institutionnel et appel à la mobilisation

Représentant le gouverneur du Sud‑Kivu, Luganywa Bashizi Didier, ministre de l’économie verte, de la Communication et porte‑parole du gouvernement provincial, a indiqué que le commerce transfrontalier constitue un pilier fondamental de l’économie locale, source de revenus pour des milliers de petits commerçants en majorité des femmes et des jeunes. Il a reconnu les obstacles persistants : insuffisance d’infrastructures, difficultés de financement, lourdeurs administratives, insécurité aux postes frontières et faible niveau d’organisation des commerçants.

À ce titre, le ministre a officiellement lancé le mécanisme des subventions du PFCIGL, appelant les acteurs économiques du Sud‑Kivu à en tirer profit. « Ce mécanisme va bénéficier aux petits commerçants transfrontaliers, aux associations, coopératives, agri‑preneurs et prestataires », a‑t‑il déclaré, félicitant les équipes du PFCIGL, de Kivu Entrepreneur‑Deloitte, ainsi que les autorités impliquées.

 

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu



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