« Hero of Village » : ce qu’il faut retenir de ce film court métrage de AC Company et son apport au développement durable

La problématique de la malnutrition dans le groupement de Kitundu a fait l’objet de la réalisation du film " Hero of Village " produit par AC Company Faith in Tomorrow Inc ACCFTI asbl, à travers son département du cinéma.

ACCFTI est une organisation non gouvernementale qui intervient dans plusieurs domaines humanitaires et sociaux, y compris le multimédia, dans la partie Sud de la province du Sud-Kivu.

D’où est venue l’inspiration ?

Selon le constat fait par le réalisateur de ce film et responsable de AC Company, monsieur Moussa Abema Charles et son équipe lors d’une descente sur le lieu, plusieurs cas de décès sont enregistrés dans le village Kitundu, une zone incorporée dans la ville d’Uvira, mais les habitants n’ont pas connaissance de la gravité de cette situation. Ces derniers pensent à la sorcellerie comme étant la cause de ces morts, dont plusieurs cas sont des enfants.

C’est en tout cas ce qui a motivé la maison AC Company à produire ce film court métrage pour non seulement sensibiliser la population locale, mais également servir d’outil de plaidoyer auprès des autorités tant sanitaires que civiles, afin de voir dans quelle mesure faire face à ce fléau, a fait savoir monsieur Moussa Abema Charles.

« Nous avons un jour visité la population de Kitundu et avons rencontré un grand fléau, celui de la malnutrition qui attaque surtout les enfants. Nous nous sommes demandés, que devons-nous faire en tant qu’artiste pour véhiculer ce message afin d’aider cette population ? » Pour Ac Company : « Nous avons jugé bon de produire un film à caractère sanitaire afin d’alerter et sensibiliser la population pour qu’elle puisse prendre soin de leur santé et effacer les idées de la sorcellerie dans la tête ; parce que, tout ce qui arrive, les gens ne pensent qu’à la sorcellerie », a témoigné monsieur Moussa Abema Charles au micro du reporter de La Presse Africaine.

Ce film, qui a impliqué plusieurs acteurs sociaux d'Uvira, décrit le courage d'un jeune qui a sauvé son village natal lors qu'il a alerté sur la présence de la maladie qui ne cesse d'endeuiller le village ; alors que les restes des habitants, par manque de connaissance, ne font qu'observer comment le village est en train d'enregistrer des morts.

« J’ai accepté de participer à la réalisation de ce film parce qu’il est un film qui éduque, et moi, en tant qu’éducateur, il m’a fallu jouer un rôle. Et, je crois que ce film va conduire à un changement positif sur la situation sanitaire de nos entités », a fait savoir monsieur Wabuchibwa Bwenge Waim, l’un des acteurs dans ce film.

Son lien avec les Objectifs de développement durable

Pour monsieur Jean Mbaruko, représentant du Club RFI à Uvira lors « d’une soirée du cinéma » marquant la première projection de ce film dans la zone en date du 18 mai 2024. Le film « Hero of village » répond à plusieurs Objectifs de développement durable tels que adoptés par les Nations unies.

D’après lui, le film ‘‘ Hero of Village ’’ est un outil de sensibilisation qui vise à « éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous ».

De son côté, monsieur Mapenzi Manyebwa de l’organisation Ubuntu Grands-Lacs encourage les cinéastes d’Uvira à jouer le rôle d’éducateur à travers le cinéma en touchant d’autres aspects clés du développement comme la santé, la culture, l’économie et bien d’autres.

« Lorsqu’un cinéaste joue un film sur le changement de mentalité, la promotion du genre, les droits humains, la lutte contre l’insécurité, cela contribue au développement du milieu », indique Monsieur Manyebwa lors d’une interview avec la presse africaine.

C'est vraiment ce qui manque aux cinéastes d'Uvira, car selon monsieur Albert N'Zobe, l'officier du projet Art for Change de Accountability Lab RDC, « le grand problème est que ceux qui sont dans ce secteur ne sont pas suffisamment outillés ». Celui-ci recommande aussi aux cinéastes d'Uvira d'approcher ceux-là qui ont une connaissance dans ce domaine afin de développer positivement ce secteur.

Signalons que ce film sera encore projeté dans la ville de Bukavu en juillet prochain, où différents acteurs impliqués dans le secteur de la santé vont échanger sur la problématique de la malnutrition dans le village de Kitundu, font savoir ACCFTI et son partenaire LIGHT asbl.

Et rappelons que ce film avait été sélectionné dans la 11e édition du Festival international du cinéma indépendant et de l'art théâtral (FICIAT) à Bafoussam au Cameroun où il a été projeté pour la première fois.

Pascal BAHUNDE/ LPA Uvira