Urgent : l’HGR de Ruzizi débordé par des blessés, les infirmiers appelés à lever leur grève pour sauver des vies

L’hôpital général de référence de Ruzizi dans la cité de Sange en territoire d’Uvira est confronté à une triple urgence, dont l’arrivée massive des blessés graves, l'insuffisance des intrants et, de l’autre côté, une grève des infirmiers qui met en péril la prise en charge des victimes.

Depuis la montée des affrontements qui opposent les FARDC-Wazalendo appuyés par l'armée burundaise aux rebelles du M23-AFC appuyés par l'armée rwandaise en début de ce mois de décembre, l'hôpital général de référence de Ruzizi reçoit chaque jour des blessés et des corps sans vie. Le chiffre des blessés s'est accentué lors des bombardements attribués aux rebelles du M23 qui ont commencé à être signalés dans les localités de Luvungi, Lubarika et Luberizi où une dizaine de personnes ont perdu la vie et plus de 50 blessés à ce jour. Un bilan qui vient s'alourdir avec le drame survenu à Sange où l'on signale une centaine de blessés graves et plusieurs morts suite aux échanges de tirs entre militaires.

Le Dr Kinyungu René, médecin directeur de l’hôpital général de référence de Ruzizi, qui décrit une situation ingérable : « D'abord, l'insuffisance des personnels. Les infirmiers sont en grève. On est au four et au moulin. Nous appelons ceux qui sont en grève à lever la mesure d’urgence pour nous aider à sauver des vies. Et pour l'hôpital, nous sommes en rupture des intrants spécifiques pour les cas de chirurgie. Donc on a besoin qu'on puisse nous aider. »

Le médecin poursuit : « L'urgence s'impose de nous envoyer vraiment les médicaments. On est dans la période de guerre, dans une zone rouge. On a vraiment besoin des intrants de chirurgies moyennes ou des chirurgies de stabilisation. » Sans ces ressources, affirme-t-il, l’établissement risque de ne plus pouvoir offrir les soins essentiels à ces blessés.

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu