« Encadrer, pas diaboliser » : le président de la SOJEF-M appelle à l’opérationnalisation de la RAD pour canaliser les Wazalendo à Uvira

Face aux critiques et accusations liées à des « dérapages » attribués aux Wazalendo dans la ville et le territoire d’Uvira, Yves Malipo Kabyona, président de la Solidarité des jeunes Fuliru mondial (SOJEF‑M), prône une réponse claire et organisée.

Il s’agit selon lui de l’encadrement par la RAD (Réserve armée de la Défense) et de son opérationnalisation. Dans un entretien accordé à La Presse africaine, M. Malipo défend l’action de ces résistants et rappelle leur rôle déterminant lors des offensives rebelles de février 2025.

Pour Yves Malipo, la solution aux « dérapages mineurs » observés n’est pas la stigmatisation, mais bien l’encadrement institutionnel. « Il faut encadrer les Wazalendo à travers la RAD, il faut opérationnaliser la RAD », insiste‑t‑il. Selon lui, c’est l’intégration et la structuration de ces groupes qui mettra fin aux excès et permettra de valoriser leur contribution à la sécurité locale.

Des Wazalendo salués pour leur rôle sécuritaire

Le président de la SOJEF‑M n’hésite pas à louer le courage des Wazalendo, affirmant que sans leur intervention, la situation à Uvira serait aujourd’hui bien pire. Il rappelle que ces combattants ont joué un rôle clé pour contenir l’avancée du M23 en février 2025, notamment lorsque les forces régulières (FARDC) ont, selon lui, laissé des villes comme Goma et Bukavu tomber aux mains des rebelles.

« S’ils n’avaient pas défendu la République, où serions‑nous tous ? » s’interroge M. Malipo, en pointant que de nombreuses autorités locales n’auraient pas pu maintenir leur présence sans l’action des Wazalendo. Il évoque même l’absence de certaines autorités, dont le gouverneur qui était « déjà à Kinshasa ou en Belgique », le maire titulaire « qui a pris la poudre d’escampette », pour souligner la mobilisation des Wazalendo face à la défaillance perçue des institutions.

 « Il ne faut pas diaboliser les Wazalendo. Il faut plutôt les encourager, il faut plutôt les féliciter », renchérit-il tout en estimant qu’il est injuste de leur imputer des responsabilités qui ne leur reviennent pas et rappelle que chaque communauté a ses propres difficultés.

Rappelons que la mobilisation des Wazalendo en février 2025 dernier a rassemblé des combattants venus des hauts et moyens plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga. Face à ce que les autorités locales qualifient de « repli stratégique » qui a permis aux rebelles du M23 de s’accaparer des zones stratégiques en commençant par semer la panique avant leur entrée dans certaines zones, ces groupes Wazalendo n’ont pas cédé et ont participé à la protection d’Uvira, selon les propos rapportés.

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu