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lpa | 24 septembre 2024 | 1720 vues

En directe de la Radio Obuguma à Idjwi : des acteurs sociaux et sécuritaire sensibilisent la population sur la lutte contre la justice populaire

À la base de plusieurs conflits dans les chefferies Ntambuka et Rubenga, des acteurs de la société civile et le commandant de la police du district d’Idjwi ont, à travers l’émission Sauti ya Mkaaji ce samedi 21 septembre 2024, sensibilisé la population sur la « lutte contre la justice populaire » afin de juguler les conflits qui naissent de cette pratique dans la société depuis un long moment.

Dans cette émission interactive, les invités ont tous à l’unanimité confirmé l’existence de plusieurs conflits dans la communauté suite aux cas de justice populaire.

« Nul n’est sensé ignorer la loi. Aucune disposition légale, dans notre pays, n’autorise à personne de se rendre justice. S’il y a un problème, les autorités légalement installées sont là pour aider la population à les résoudre », explique le colonel Jacques Mapendo, commandant adjoint de la PNC Idjwi.

Soutenant la sacralité de la vie humaine, Marguerite Pole, Tombola Achille et Chance Lwagera, tous acteurs de la société civile, dénoncent la légèreté, la complaisance, l’impunité et d’autres dysfonctionnements de la justice qui sont à la base de cas de justice populaire commis par certains habitants.

« Nous formons et sensibilisons la population à éviter de recourir à la justice populaire. Mais quand, chaque fois, les voleurs sont attrapés et acheminés à la police ou au parquet, seulement deux ou trois jours après, ils reviennent aux quartiers et se moquent de nous, que voulez-vous que la population fasse ? C’est ce rythme-là qui révolte les habitants qui fournissent les efforts afin d’affronter la justice », affirme Tombola Achille du groupe de soutien local.

Argument soutenu par Chance Lwagera, président du conseil territorial de la jeunesse d’Idjwi et qui recommande aux autorités judiciaires d’améliorer leurs prestations en faveur des requérants afin que les conflits aussi diminuent dans la société.

« La police, le parquet et le tribunal de paix d’Idjwi doivent sanctionner les auteurs de vol et autres abus conformément à la loi pour encourager la population à déférer devant la justice les malfaiteurs. Il est inconcevable que des habitants appréhendent des bandits avec preuves, mais on leur exige de l’argent avant l’ouverture du dossier et après quelques jours, l’incriminé rentre dans le village et insécurise davantage la population. Si on sanctionnait ces bandits et voleurs, ça nous évitera des conflits qui naissent quand la population en colère tue une personne en pleine journée en présence de certains membres de sa famille. Il est toujours dit que la justice populaire s’exécute quand l’autorité publique est faible », confie-t-il.

Ces acteurs de la société civile encouragent la population à recourir aux autorités administratives et judiciaires en cas de problème pour ne pas tomber dans l’infraction de justice populaire qui est prohibée par toutes les lois de la RDC et d’autres instruments internationaux.

Marguerite Pole s’inquiète de l’avenir des enfants qui assistent à des actes de torture, de violence et de tuerie qui détruisent la morale de ceux-là qui formeront la génération future. Elle plaide pour l’implication de toutes les autorités et de la population dans ce danger qui guette la société de demain.

Le colonel Jacques Mapendo félicite la Radio Obuguma pour cette émission si importante. Cet officier de la PNC appelle à un rapprochement et à une étroite collaboration entre la population et la police pour les explications et solutions aux dossiers que gèrent les OPJ.

« Les portes de nos bureaux sont chaque jour ouvertes pour recevoir tout le monde. Si quelqu’un se sent incapable d’arriver directement dans nos bureaux, il peut passer par les acteurs de la société civile. Nous donnerons des précisions sur le fonctionnement de la PNC et pour tout dossier introduit à la table de nos OPJ. Malgré les conditions dans lesquelles nous travaillons, nous sommes ici pour servir la population », dit-il.

Cette émission est réalisée dans le cadre du Programme Participation citoyenne et prévention des conflits, PCPC en sigle. Dans ce même paquet, 08 journalistes et 04 animateurs d’émissions de maison de presse suivent une formation de deux jours sur la bonne gouvernance, la participation citoyenne, la redevabilité, la gestion et la prévention des conflits. Il est exécuté par la Radio communautaire Obuguma, grâce à l’appui financier de la Coopération suisse (DDC).


Richelieu BYAMANA -LPA Sud-Kivu 



0 Commentaire :

  1. Cette émission est d'importance capitale et disons merci beaucoup pour l'équipe de réalisation :PNC, société civile...sous la conduite de notre humble serviteur Byamana Richelieu. C'est à après 10ans que la justice populaire veut prendre de l'ampleur sur notre territoire : une très mauvaise pratique qui ; oubliant la sainteté de la vie humaine et les valeurs de sa dignité conduit à des anti valeurs. Laisse la justice faire bien son travail suivant les normes fondamentales du pays.



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