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lpa | 22 novembre 2025 | 68 vues

Crise alimentaire à Uvira : les sociétés civiles plaident pour une intervention urgente

Face à l’insécurité alimentaire qui persiste dans la ville et le territoire d’Uvira, la synergie des structures des sociétés civiles et des mouvements citoyens tire la sonnette d’alarme et adresse un plaidoyer au ministre de l’Agriculture pour une intervention urgente.

Depuis des années, le déplacement massif des populations des moyens et hauts plateaux, provoqué par des conflits intercommunautaires, frappe durement la région. En 2020, les inondations ont dévasté les champs et les étendues agricoles, laissant aujourd’hui des milliers de sinistrés sans abri et incapables de subvenir aux besoins de leurs familles, peut-on lire dans la copie de leur note de plaidoyer exploitée par la rédaction de LA PRESSE AFRICAINE. Selon ces acteurs de la société civile et mouvements citoyens, le surpeuplement qui en résulte aggrave une pénurie alimentaire visible à Uvira.

L’agriculture comme levier de sauvetage

Malgré des ressources multiples (terres arables abondantes, climat propice et un lac Tanganyika riche en poissons), Uvira demeure dépendante des approvisionnements agricoles en provenance de la province voisine de Tanganyika et des pays voisins (Burundi, Rwanda, Tanzanie). Comme dans de nombreux pays, l’agriculture reste un pilier essentiel des mesures de secours et du bien-être des populations.

Pourtant, renseigne la note, l’intensification des conflits et le départ des investisseurs étrangers ont conduit à la fermeture de plusieurs entreprises agro-pastorales locales, parmi lesquelles CDC-Kiringye, la Cotonnière de Luvungi, le projet agro-pastoral à Bwegera et la sucrerie de Kiliba. Cette fermeture contribue à la rareté de certains produits et à l’approfondissement de la pauvreté et du chômage.

Des constats sans résultats probants

Des visites des cadres du gouvernement central sur le terrain ont révélé des projets coûteux financés par des partenaires publics et privés, mais dont l’impact reste décevant ou défaillant. La dernière en date est celle du ministre national en charge de l'Agriculture Muhindo Nzangi qui a effectué une mission officielle à Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu le 14 novembre dernier. Face à ce constat, les acteurs sociaux locaux demandent au gouvernement de Kinshasa de :

  • Rétablir l’autorité de l’État à Uvira pour permettre aux habitants de vaquer paisiblement à leurs activités agricoles et pastorales.
  • Relancer toutes les entreprises agro-industrielles présentes sur le territoire (CDC-Kiringye, Cotonnière/Luvungi, projet agro-pastoral/Bwegera, sucrerie de Kiliba).
  • Mettre en œuvre un programme spécial d’appui à l’agriculture et à l’élevage dans la plaine de la Ruzizi et dans les moyens et hauts plateaux d’Uvira.
  • Créer un fonds d’appui dédié aux coopératives encadrant les petits agriculteurs et éleveurs locaux.
  • Renforcer la sécurité des pêcheurs et soutenir les coopératives de pêche, tout en éliminant les filets qui polluent le lac Tanganyika.
  • Promouvoir une pêche semi-industrielle via des bateaux dédiés.
  • Concevoir et réhabiliter les routes de desserte agricole.

Ces acteurs rappellent que la crise sécuritaire actuelle, avec l’arrivée de déplacés en provenance du Nord-Kivu, de Bukavu et d’autres zones, aggrave encore la pression sur les ressources locales.

 

Rédaction – La Presse africaine



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