Accords de paix RDC‑Rwanda : Claude Misare exige des réponses sur Doha, Washington et Nairobi
Kinshasa — Dans une question d’actualité datée du 13 septembre 2025 adressée à la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de la Francophonie et de la Diaspora congolaise, l’honorable Claude Misare, député national élu d’Uvira, demande des éclaircissements publics sur l’état et la portée des négociations de paix en cours avec le Rwanda.
Se fondant sur les articles 100 et 138 de la
Constitution ainsi que sur l'article 191 du Règlement intérieur de l’Assemblée
nationale, l’élu rappelle que la République démocratique du Congo participe à
plusieurs séries de pourparlers, notamment à Nairobi, Luanda, Washington et Doha,
visant à obtenir une paix durable dans la région des Grands Lacs et, plus
particulièrement, dans l’est du pays.
« Hélas, en
dépit de ce processus de paix qui demeure une démarche diplomatique salvatrice,
les accords ne sont pas encore signés », écrit le député. Il souligne la
contradiction frappante entre la poursuite des négociations diplomatiques et la
persistance des violences sur le terrain : « Nos concitoyens continuent à être
massacrés » tandis que la coalition formée par les Forces de défense rwandaises et le M23‑AFC gagne du terrain dans le Sud‑Kivu et le Nord‑Kivu.
Au‑delà des aspects militaires, Claude Misare alerte
aussi sur des discussions économiques menées avec le Rwanda. Selon lui, ces
démarches seraient conduites « sous
prétexte de vouloir rechercher une paix durable » alors même que Kinshasa
accuse Kigali d’être responsable du pillage de ressources naturelles
congolaises, facilité par « certains traîtres congolais ». Pour cet élu
d’Uvira, ces éléments renforcent la défiance populaire et rendent
incompréhensible, aux yeux des citoyens, l’inaction ou l’absence de résultats
concrets.
Afin de lever ces inquiétudes, l’honorable Claude Misare
formule cinq questions précises à la ministre, celles de savoir :
- Quelles sont les garanties sur l’efficacité des accords de paix en
cours de négociations à Doha entre le M23-AFC et notre pays d’une part et,
à Washington, entre le Rwanda et notre pays d’autre part ?
- Pourquoi la délégation congolaise a refusé de signer les accords de Washington
?
- Pourquoi votre ministère n’associe pas le peuple congolais au
processus de négociation en vue de s’assurer de la prise en considération
de leurs attentes ?
- Considérant la non-prise en charge des résistants « Wazalendo » qui,
durant trente ans, défendent l’intégrité territoriale aux côtés des FARDC,
quelle est leur place dans la conclusion desdits accords de paix ?
- En quoi les accords de paix et économiques qui seront conclus,
pourront cette fois-ci, mettre fin définitivement aux guerres récurrentes
dans la partie Est de notre pays ?
Notifiée en cette même date, l’Assemblée nationale pourra inscrire cette question d’actualité à l’ordre du jour et exiger une réponse formelle de la ministre d’État conformément aux dispositions constitutionnelles et réglementaires invoquées par le député. Ceci permettrait, selon l'esprit de cette démarche parlementaire, d’obtenir davantage de transparence sur des négociations confidentielles mais aux conséquences directes sur la sécurité et l’économie locales.
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