À la Une: des pluies et ses dégâts énormes sur la population d'Idjwi

L'île d'Idjwi, entre les eaux du lac Kivu, fait face à de multiples événements environnementaux, qui étouffent les populations sur les plans éducatif, agricole, économique et social. De fortes perturbations climatiques ont été observées depuis les mois de juin, juillet, août et septembre 2025, alors que ces habitants, aujourd'hui estimés à plus de 300 000, vivent essentiellement de l'agriculture, la pêche et l'élevage. 

Ayant connu un retard considérable dans la saison culturale, ces populations sont de nouveau secouées par des pluies diluviennes qui détruisent les champs, les maisons d'habitations, les écoles et les églises. 

La soirée du mercredi 08 octobre 2025, des fortes pluies qui se sont abattues sur la majeure partie du territoire ont détruit les écoles, des maisons d'habitations et des champs dévastés dans le groupement Bugarula en chefferie Rubenga. 

Après la descente faite dans la zone, plusieurs cultures récemment plantées par des agriculteurs ont été emportées par les érosions, des maisons et églises détruites. 

Dans le village de Kibanda par exemple, l'église de la 3ᵉ CBCA (Communauté baptiste au centre de l'Afrique) a été complètement détruite par ces averses. 

De l'autre côté du village de Kisheke, près de la réserve naturelle de Nyamusisi, l'école primaire E.P Lemera 1 a aussi connu des pertes où toutes les 6 classes ont été affectées par cette catastrophe. Des murs des classes de la première année et de la quatrième année se sont écroulés. Des tôles et charpentes détruites sur les autres salles de classes, affirme Heri Mwema, acteur de développement et natif de la zone.

 Binombe Mananga, du village Kashiraboba, note aussi que l'église Guérison des âmes de la place et 3 autres maisons environnantes ont été détruites la même soirée. 

Des appels à solidarité sont lancés aux organisations humanitaires et aux personnes de bonne volonté pour soulager les écoliers et les familles affectés. Pas plus tard que le 5 octobre dernier, une autre école dénommée E.P Moria 2 dans le groupement Mpene en chefferie Ntambuka a été détruite par des précipitations accompagnées d'un vent violent. Là aussi, 264 écoliers n'ont plus où étudier, selon sa directrice Aline Lwangano. 

À Monvu, le plus grand hôpital général de référence de l'île est en danger. D'après les images balancées par Aimé Nkemba, médecin chef de zone de santé d'Idjwi, cette infrastructure sanitaire est confrontée à des érosions, au point que même les malades dans leurs salles de soins sont inquiets. 

"L'urgence s'impose pour renforcer la protection de l'hôpital et éviter des dégâts humains et/ou matériels de cette infrastructure d'intérêt commun", affirme un autre observateur. 

Que faire alors que les effets de changements climatiques s'accentuent ? 

Les environnementalistes et agronomes sont invités à accélérer avec la vulgarisation des nouvelles techniques agricoles adaptées à la situation du moment pour éviter des fortes famines d'ici quelques mois. 

"Je conseille aux populations d’initier les actions de reboisement en utilisant les plantes dites brise-vents. Que le plan de construction soit discuté avec un conseiller technique en la matière. Les pluies pareilles sont à la base du changement climatique causé par la déforestation. Que les populations insulaires multiplient leurs efforts dans le reboisement et la lutte contre les effets du changement climatique", conseille Heri Mwema Trésor. 

Dans son émission "Sote kwa Uongozi Bora", la Radio communautaire Obuguma, basée à Bugarula (chef-lieu) du territoire insulaire d'Idjwi, a aussi alerté les populations sur les dangers liés à la coupe abusive des arbres et ses conséquences sur l'environnement, la vie des humains et les cultures. 

Au cours de cette émission, Wasolela Masilia, chef de service de l'environnement, avait aussi annoncé des enquêtes et sanctions contre ceux qui sont auteurs de la déforestation, du feu de brousse et de la culture sur brûlis.

Richelieu Byamana – LPA Sud-Kivu