Kasaï : Bosco Yamba démonte la tournée de Grâce Émie Kutino ; « Elle a confondu la salle d’échange avec une église »

Au lendemain de la visite de la ministre nationale de la Jeunesse, Grâce Émie Kutino, à Tshikapa, la tournée ministérielle suscite de vives critiques. Bosco Yamba, coordonnateur national de l’Encadrement de la Jeunesse Congolaise (EJC-ASBL), a livré à la presse ce jeudi 12 novembre 2025, une analyse au vitriol.

« Madame Kutino n’avait pas la raison de se déplacer de Kinshasa vers Tshikapa juste pour venir rappeler le taux accru de la pauvreté qui gangrène la jeunesse. Elle a encore une fois loupé l’occasion de se taire. Un dirigeant ne se plaint pas, il agit », a-t-il lancé.

Selon lui, la ministre s’est contentée de dresser un constat déjà connu sans proposer de solutions concrètes.

« De sa propre bouche, elle affirme connaître les besoins des jeunes : le chômage, la mauvaise qualité de l’enseignement, l’exclusion de la gestion publique… Tout cela figure déjà dans la politique nationale de la jeunesse. Pourquoi vouloir rédiger une nouvelle politique ? », s’est interrogé Yamba.

Le responsable de l’EJC dénonce ce qu’il appelle « une mise en scène politique » : « C’est du théâtre cette histoire des consultations. Nous devons apprendre à être sérieux avec nous-mêmes », a-t-il martelé, avant d’ajouter : « Elle a confondu la salle d’échange avec une église où elle a l’habitude de prêcher. »

Bosco Yamba va plus loin, qualifiant la démarche de la ministre de « démarche inutile » et appelant les jeunes à la vigilance : « On ne vient pas faire un stage au sommet de l’État. Sa proposition de changer la politique nationale de la jeunesse ne tient pas debout. J’invite toute la jeunesse congolaise à boycotter cette tragédie. »

Enfin, il n’a pas épargné le président du Conseil provincial de la jeunesse du Kasaï, accusé de manquer de leadership : « C’est une honte pour toute la province. S’il était un monsieur conscient, il aurait déjà démissionné pour incompétence », a-t-il conclu, déplorant « le ridicule qui ne tue pas au Kasaï ».

Henri Ntambue - LPA Tshikapa