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lpa | 06 mai 2025 | 188 vues

Liberté de la presse en RDC : la délivrance des cartes de presse retardée, les journalistes en danger

En République démocratique du Congo, la question de la sécurité et de la reconnaissance des journalistes demeure préoccupante, alors que le monde célèbre, le 3 mai, la journée internationale de la liberté de la presse.

Depuis 2021, l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC), seule instance habilitée à délivrer la carte de presse, n’a pas émis de nouvelles cartes.

Dans une interview à La presse africaine lors de la célébration de la journée internationale de la liberté de la Presse à Uvira, Patient Debaba Lufira, président de l’UNPC pour Uvira et Fizi, explique ce retard par l’intégration de nouvelles mesures de sécurité. « Désormais, ces cartes seront imprimées par l’Hôtel des monnaies », garantissant une protection contre la falsification. Toutefois, la finalisation est retardée par la définition des éléments d’identification des journalistes”, a-t-il fait savoir.

Un autre point de friction concerne le coût.

Après une hausse annoncée du prix d’une carte de presse de 25 à 100 dollars (USD) lors des États généraux de la presse en 2022, Patient Debaba appelle à une tarification adaptée. Il souligne la situation difficile des journalistes, notamment ceux travaillant en zone rurale ou dans des radios à faibles ressources, invitant à une baisse des tarifs pour garantir l’accès à tous, cela en reconnaissance du travail que ces journalistes font dans la société.

Selon lui, l’absence de carte officielle expose les journalistes à des risques professionnels et limite leur accès aux opportunités, notamment à l’étranger. « La carte de presse est la preuve de notre qualité », insiste Patient Debaba, rappelant que, contrairement à d’autres professions réglementées, les journalistes congolais peinent à se faire reconnaître.

« Beaucoup de gens que je connais ont raté des voyages en Europe, à l’étranger, des gens ratent des opportunités en tant que journalistes par manque de cartes qui attestent qu’ils sont réellement journalistes dans leur pays. Nous pensons que la situation devrait être décanter le plus rapidement possible, parce qu’on ne peut pas faire plus d’une année sans une carte », dit-il.

Pour lui, la sortie rapide d’une carte sécurisée et abordable au prix de 25 $ comme c’était avant est urgente afin de protéger les journalistes congolais et de préserver la liberté de la presse dans le pays.


Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu



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