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lpa | 29 août 2025 | 1247 vues

Idjwi : une rentrée scolaire la plus médiocre de l'histoire

Alors que l'ouverture de la nouvelle année scolaire 2025-2026 pointe à l'horizon sur toute l'étendue du pays, des enseignants et parents de l'île d'Idjwi dans le Sud-Kivu ne sont pas très bien préparés matériellement, financièrement et moralement pour cette nouvelle étape éducative des futurs cadres de la République démocratique du Congo.

La guerre fait ses répercussions sur le vécu de la population

Rien ne va depuis que la guerre a secoué les villes de Goma et Bukavu où des dizaines d'habitants d'Idjwi s'orientent pour écouler leurs produits agricoles et y revenir avec les denrées de première nécessité. Mais compte tenu de ce que la guerre a produit et de la fermeture des banques, une crise financière frappe presque tout le monde.

D'autres sont agents de services publics de l'État congolais, dont certains sont impayés depuis plus de 6 mois, et d'autres doivent parcourir des centaines de kilomètres pour atteindre Butembo et Beni afin de retirer leurs salaires avec des dépenses pour le logement, le transport et d'autres imprévus liés au contexte sécuritaire.

« Je n'ai pas encore payé les uniformes et cahiers pour mes 06 enfants. La banque nous amenait le salaire, mais avec la guerre, toutes les banques ont fermé depuis janvier 2025. Ce foutu l'année scolaire n'est pas la bienvenue pour moi », explique Akili, un parent sous stress.

D'autres enseignants, aussi parents d'élèves, sont moins motivés pour cette nouvelle année scolaire. Malgré les réunions d'ouverture, ils disent qu'ils sont les plus sacrifiés du régime de Kinshasa.

« Le gouvernement s'accapare du gros de leur budget. L'enseignant touche toujours moins de 100$ le mois. À cause de la guerre, certains sont impayés depuis janvier et ceux qui ont des comptes Pepele mobile payent plus de 10 000 FC lors de retraits. Nos enfants aussi doivent étudier et nous n'avons encore acheté les fournitures scolaires par manque de moyens. La prime de gratuité et les frais de fonctionnement pour les écoles n'arrivent plus car toutes les banques sont fermées et Kinshasa n'envisage rien pour nous sortir de cette situation », regrette cet enseignant sous anonymat.

Un autre parent pense que le gouvernement devrait prendre en charge les écoles secondaires dans les zones affectées par la guerre car ils auront du mal à payer la prime pour leurs enfants.

« Nous sommes en difficulté pour l'achat des fournitures et nous avons fini difficilement l'année 2024-2025. La situation se détériore davantage, comment ferons-nous quand les écoles secondaires fixeront la prime ? », s'interroge Bahati Shamavu.

Du côté de la sous-division éducationnelle Idjwi 1, c'est un message de solidarité et d'engagement adressé aux parents, enseignants, élèves et partenaires de ce secteur.

Dans un communiqué publié le 27 août 2025, Gentil Sebuyange, sous-proveur Idjwi 1, souhaite une rentrée scolaire de réussite et de cohésion pour tous.

« La réussite de cette rentrée dépend de notre solidarité et de notre engagement commun. Chaque geste compte, chaque jour est une opportunité pour bâtir une école plus forte et plus rayonnante.  La sous-division Idjwi 1 s'engage à soutenir toutes les initiatives favorisant la paix scolaire, la discipline et la qualité de l'enseignement », lit-on dans ce communiqué.

 

Richelieu Byamana – LPA Sud-Kivu



0 Commentaire :

  1. Chaque citoyen doit conjuguer ses efforts et sacrifices.moi même depuis janvier, tout Mon avoir est désormais sacrifier aux besoins de mon service...que les autorités scolaires aussi arrivent à comprendre cette lourde tâche que partent les chefs d, établissement scolaire en évitant de nous amener des stress....



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