Élection du pape Léon XIV : qui est le cardinal Robert Francis Prevost, un missionnaire discret au sommet de l’Église ?
Le 8 mai 2025, le monde catholique a accueilli un nouveau souverain pontife en la personne de l’archevêque américain Robert Francis Prevost, qui a choisi le nom de Léon XIV. Âgé de 69 ans, il succède au pape François, disparu le 21 avril dernier, et devient ainsi le 267e pape de l’histoire.
Figure humble et réservée, Mgr Prevost s’impose pourtant par un parcours
rare et international. Né à Chicago en 1955, de racines françaises, italiennes
et espagnoles, il suit d’abord des études solides en mathématiques et
philosophie, avant d’embrasser très tôt la vie religieuse au sein de l’Ordre de
Saint Augustin. Cette congrégation, fondée au XIIIe siècle, s’inspire de la
règle de saint Augustin, célèbre pour ses Confessions.
Ordonné prêtre en 1982 à Rome, sous la bénédiction d’une personnalité «
progressiste » du Vatican, Mgr Jean Jadot, il s’engage vite dans une mission
pionnière au Pérou. Installé d’abord dans la région de Chulucanas, puis à
Trujillo, au cœur du Pacifique, il y assume de nombreuses responsabilités :
fondateur de paroisse, prieur, juge ecclésiastique, directeur et recteur de
séminaires, enseignant le droit canonique, la patristique et l’éthique.
Après un mandat de provincial aux États-Unis, il est élu prieur général de
son ordre pendant douze ans, entre 2001 et 2013. En 2014, le pape François lui
confie la direction du diocèse de Chiclayo, vaste territoire péruvien de plus
de 15 000 km², où il dirige environ 90 prêtres pour plus d’un million
d’habitants, dont la majorité est catholique.
Son rôle dépasse rapidement les frontières de sa diocèse. Vice-président de
la conférence épiscopale péruvienne, il participe activement à la stabilité
politique durant plusieurs crises nationales entre 2018 et 2022, incarnant un
profil de médiateur respecté.
En reconnaissance de son expertise, le pape François le nomme en 2023 à la
tête du dicastère chargé du choix des évêques, un poste stratégique,
principalement pour l’hémisphère Nord. Il succède alors au cardinal Marc
Ouellet, marquant une orientation plus missionnaire et moderne dans les
nominations.
Si son parcours est impressionnant, il n’est pas exempt de controverses :
des critiques ont émergé concernant sa gestion, vingt ans plus tôt, d’un cas
d’abus sexuels au sein de sa congrégation augustinienne. Toutefois, il s’est
ensuite montré un acteur déterminé dans l’application des nouvelles directives
ecclésiales visant à sanctionner les négligences épiscopales face aux abus,
notamment à travers la mise en œuvre du motu proprio Vos estis lux mundi.
S’appuyant sur une vision synodale, Mgr Prevost milite pour une meilleure
implication des laïcs dans la sélection des évêques, tout en défendant un
processus respectueux de la tradition, non démocratique ni politique. Il s’est
notamment positionné contre la création d’un « Conseil synodal » en Allemagne,
refusant une participation trop institutionnalisée des représentants laïcs
élus.
Sur le rôle des femmes dans l’Église, il suit la ligne tracée par François
: pas d’ordination diaconale féminine, afin d’éviter une « cléricalisation »
féminine, mais une ouverture accrue aux responsabilités, avec déjà trois femmes
au sein de son dicastère.
Le nouveau pape Léon XIV incarne ainsi une continuité prudente mais
engagée, fidèle à son prédécesseur, avec la sérénité d’un homme de Dieu
discret, posé et tourné vers la mission.
Rédaction LA PRESSE AFRICAINE
Source : Le Figaro
Felicitations à lui et bonne continuité dans sa carrière