Uvira : CEDIER favorise la cohésion sociale entre éleveurs et agriculteurs souvent en conflits
Les éleveurs et agriculteurs se sont réunis ce vendredi 20 décembre 2024 pour réfléchir aux causes de leurs conflits et aux défis qu’ils ont toujours eu à faire face. C’est dans le cadre de l’activité organisée par le Centre de développement intégral de l’enfant rural (CEDIER) qui a abouti à la mise en place d’un cadre de concertation entre ces deux groupes souvent en conflit.
Monsieur
Shukuru Shemitalo Leonard, chef de projet chez CEDIER, a souligné l’importance
de cette initiative : « Nous avons réussi
à créer un cadre de concertation entre ces deux groupes, où il y aura un moyen
de communication permanent avec les comités qui ont été installés. »
Ceci
justifie l’impact positif de leur projet dans la ville d’Uvira, car, a-t-il
expliqué, « parce que nous avons réussi à
amener les éleveurs et les agriculteurs de Kawizi et de Kala à discuter et à
échanger ». Ce rapprochement est essentiel, surtout face à l’arrêté du
gouverneur stipulant que les problèmes entre éleveurs et agriculteurs doivent
être résolus au niveau local plutôt que par la police.
Leonard
a également annoncé la création d’un guide qui fournira des lignes directrices
pour faciliter les discussions et établir des règles à suivre, tel que
recommandé lors des échanges qui ont eu lieu dans la salle AEJT : « Nous allons mettre des normes ou des règles
à suivre pour qu’il y ait un intérêt à l’entente. »
De
son côté, Makubuli Marc, chef du troupeau de Kala et vice-président des
éleveurs d’Uvira, a exprimé son soutien à cette initiative. « Dans tout ce qu’on a fait, j’ai trouvé
l’importance de mettre en place un organe pour résoudre pacifiquement les
conflits entre les éleveurs et les cultivateurs, car ils peuvent résoudre leurs
propres problèmes. » Il a souligné que cette approche est particulièrement
pertinente dans le contexte d’une insécurité croissante qui affecte à la fois
l’agriculture et l’élevage.
Monsieur
Marc a également souligné que « ce cadre
de concertation est une solution durable », permettant aux communautés de
surmonter les tensions historiques. « Les
éleveurs sont souvent malmenés par les cultivateurs, ce qui crée une dynamique
de conflit qu’il est crucial d’inverser. »
Notre
source indique que beaucoup d’éleveurs et de cultivateurs partagent les mêmes
terres et intérêts, mais restent divisés par un manque de dialogue : « Ils
s’attaquent mutuellement sans réaliser qu’ils sont à la fois cultivateurs et
éleveurs. »
Dans
un contexte où les routes de pâturage deviennent de plus en plus difficiles
d’accès et où les conflits ne cessent d’augmenter, la mise en place de ce cadre
de concertation permettra à ces deux communautés de coexister pacifiquement,
d’améliorer leurs conditions de vie et de renforcer la sécurité alimentaire
dans la région, témoignent en majorité les participants dans leurs travaux de
carrefour.
L’initiative
de CEDIER s’inscrit dans le cadre de son projet Ma responsabilité pour la paix
et la cohésion sociale dans la mairie d’Uvira financé par la coopération
allemande GIZ.
Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
Bonne initiative