Sud-kivu : des cas de justice populaire se multiplient à Kavumu
Un jeune homme d’environ 30 ans de naissance vient d’être lynché par la population en colère le matin de ce vendredi 22 novembre 2024.
Selon les témoignages recueillis sur place, la victime a été soupçonnée d’être avec les bandits qui ont fait incursion dans le village de Kamakombe, au centre commercial de Kavumu.
Le village Kamakombe qui se situe au centre commercial du groupement de Bugorhe en territoire de Kabare est actuellement victime des attaques des hommes en armes blanches qui volent et torturent les citoyens ces derniers temps.
Le cas le plus récent est celui de la nuit du jeudi au vendredi 22 novembre 2024 quand ces bandits ont attaqué la population dans plusieurs villages de Bugorhe, mais ces derniers ont été chassés par les cris de la population sans intervention des éléments de l’ordre à la grande désolation de la population.
Que disent les défenseurs des droits de l’homme ?
Ashuza Barack, l’un des journalistes de droits humains de Kavumu, regrette un système qui semble être héréditaire dans la population de la zone.
Il signale que les cas de se rendre justice se multiplient dans différents coins du territoire de Kabare, en particulier, et en général dans la province du Sud-Kivu.
Munguashuza Kalibaro Barack lui appelle aux médias et aux acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains à multiplier les émissions radio, des émissions publiques et des séances de forum communautaire sur l’ensemble des territoires de la province du Sud-Kivu afin de renforcer les sensibilisations au sein de la société.
Les pensées des analystes locaux
Victor Mulengezi Dieume, analyste indépendant, voit une faiblesse de la part des autorités locales, de certains acteurs de la société civile, des DDH et une faiblesse totale de la justice, selon lui.
Il pense que, du fait que les auteurs ne sont pas suivis, certaines personnes mal intentionnées profitent du terme justice populaire pour mettre fin à des vies humaines.
Il parle des cas de justice populaire motivée par une corruption dans l’objectif de perdre les traces qui serviraient la justice.
Les personnes âgées sont dans le viseur des malfaiteurs ?
Oui, c’est ce que Mugalihya Bahavu déclare. Il est l’un des anciens défenseurs des droits humains de la zone. Pour lui, les femmes de troisièmes âges et les hommes sont souvent pointés du doigt pour certains faits non justifiés, ce qu’il qualifie de règlement des comptes en Afrique.
Le psychologue toxicomane Moustapha Mutalemba voit de loin une communauté affectée par les traumatismes. Il craint pour l’avenir des enfants qui, de près et à distance, vivent de leurs yeux des morts causées par les humains et qui affectent négativement leurs esprits.
C'est dans ce cadre qu'il appelle l'État congolais et ses partenaires à faire preuve de leur implication pour éradiquer cette situation.
Hobereau Kitumaini - LPA Sud-Kivu
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