Goma : des acteurs environnementaux contre l'exploitation du pétrole en RDC
L'appel d'offre a déjà exposé la RDC à des risques économiques énormes en raison de nombreuses irrégularités commises dès le départ et tout au long du processus, avec comme exemple 11 des 27 blocs pétroliers mis aux enchères qui n'ont jamais validé le Conseil des ministres en violation de la loi sur les hydrocarbures.
C'est ce qu'estiment une dizaine
d'organisations environnementales oeuvrant à Goma dans la province du
Nord-Kivu.
Elles viennent de lancer, ce 30 contre
2024, une campagne dénommée « Notre terre
sans pétrole », à travers laquelle elles s'inscrivent en faux contre « tout projet d'exploitation des
hydrocarbures dont le pétrole en RD Congo », mais aussi appellent à
« l'abandon définitif de tout projet
visant à attribuer de nouveaux droits d'exploitation des hydrocarbures et à
l'annulation de deux contrats de partage de production relatifs aux blocs
gaziers qui ont déjà été signés ».
Dans une déclaration ce même mercredi,
ces organisations environnementales notent que l'expérience de l'exploitation à
Moanda dans l'ouest de la RDC a montré qu'elle n'apporte aucun développement
économique à la région, moins encore au pays entier, mais provoque plutôt des
graves dégradations de l'environnement des communautés locales et de la
population de la zone. À cet effet, elles refusent catégoriquement
l'exploitation du pétrole dans le bloc 5, situé dans le périmètre du lac
Édouard et du parc national des Virunga au Nord-Kivu.
« L'expérience a déjà montré qu'il n'existe pas de risque
zéro dans l'exploitation du pétrole. Plutôt que de se concentrer sur une
industrie fossile en phase de déclin, le gouvernement congolais et ses
partenaires, les multinationales, devraient se concentrer sur le renforcement
de l'économie du pays à travers un développement durable apportant des
résultats concrets et tangibles au peuple congolais », a
déclaré Josué Mukura, l'un d'entre eux et secrétaire général de la Fédération
des comités des pêcheurs sur le lac Édouard.
Pour rappel, suite aux efforts soutenus
des organisations environnementales de la société civile tant nationales
qu'internationales contre l'appel d'offres pétroliers et gaziers lancé le 28
juillet 2022, le ministre des hydrocarbures Sakombi Molendo, a pris la
décision, le 11 octobre 2024, d'annuler partiellement cet appel à la grande
satisfaction de ces organisations environnementales qui, indiquent, vouloir
multiplier les efforts dans leur lutte jusqu'à ce qu'elles obtiendront
l'annulation totale de cet appel d'offre.
Cela passera par l'appropriation par la population de cette campagne « notre terre sans pétrole » qui a une durée d'une année renouvelable, ont conclu les membres de ces organisations.
Victoire Muliwavyo – LPA Goma/
Nord-Kivu
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