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lpa | 21 mai 2025 | 432 vues

Exode massif vers Uvira : plus de 4000 ménages des déplacés abandonnés crient à l’aide

Depuis l’intensification des combats opposant les forces gouvernementales aux rebelles du M23/AFC, la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo, fait face à un afflux sans précédent de déplacés internes.

Selon les enquêtes menées par l’organisation Femmes en Action pour le Progrès social (FAPROS asbl), plus de 4000 ménages retrouvés dans des écoles, des églises et dans des familles d'accueil ont été recensés dans cette région, fuyant les zones occupées par les rebelles telles que Goma, Bukavu, Kamanyola, Katogota, pour ne citer que cela. Ces familles échappent à la violence mais se retrouvent démunies, dépendantes d’une aide limitée et sans infrastructure adaptée.

Malgré les efforts des ONG et l'espoir de nouveaux projets de soutien, ces populations mettent en lumière l’urgence d’une réponse humanitaire appropriée. Les cas de violences récurrentes, de privations essentielles, de maladies et d’absence d’hébergement sûr soulignent la détresse croissante des déplacés.

Témoignages poignants : entre souffrance et espoir fragile

Neema Victorine, déplacée de Bukavu, raconte la fuite dramatique des combats : « Nous avons tout perdu en chemin, et ici, à Uvira, nous sommes sans famille et sans assistance. Le pasteur de l’église où nous sommes hébergés fait de son mieux pour nous aider, notamment pour les médicaments et la nourriture. » Blessée par une balle tirée dans l’église même où elle s’est réfugiée, Neema incarne la réalité tragique des déplacés qui ne trouvent pas de sécurité même après avoir fui la guerre.

De Katogota, Mapendo Muguma Rahama et Nabintu Joyeuse décrivent elles aussi des conditions de vie extrêmes, le manque de nourriture, de soins, et la peur constante d’être expulsées sans recours. Leurs témoignages dénoncent non seulement les violences des groupes armés, mais aussi le silence et l’abandon des autorités face à cette crise humanitaire qui s’enlise. Elles lancent un appel poignant à l’État et aux acteurs humanitaires : « Nous sommes là, au pied du mur, des humains abandonnés à leur sort, alors que la paix est plus que jamais indispensable pour que nous puissions rentrer chez nous en sécurité. »

Signalons que l’avancée des rebelles du M23/AFC a déplacé des milliers de personnes vers Uvira, une ville débordée et où l’urgence est aujourd’hui d’apporter une assistance immédiate à ces familles laissées pour compte, tout en œuvrant au rétablissement rapide de la paix dans la région.

 

Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu



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