Catastrophe humanitaire: en deux jours, plus de 13 000 déplacés de guerre répertoriés à Idjwi
Une catastrophe humanitaire toque déjà à la porte de l'île d'Idjwi avec l'arrivée de plus de 13 000 personnes en provenance du territoire de Kalehe qui sont, jusque là, sans aucune assistance de la part du gouvernement et des organisations humanitaires.
Après
la journée du mardi 21 janvier 2025, des pirogues et des bouts motorisés sont
arrivés dans le groupement Kihumba remplis d’hommes, de femmes, de jeunes et
d’enfants répartis dans plus de 1000 ménages fuyant la rébellion du M23.
Les
acteurs de la société civile et les agents des organisations locales ont été
visibles dans plusieurs coins pour enregistrer ces personnes déplacées
provenant du territoire de Kalehe.
Du
côté du port de Nkora, par exemple, c'est depuis la matinée que ces déplacés
ont commencé à atteindre cette partie de la chefferie Rubenga , les uns avant
de prendre la direction du village Buyumbu et les autres pour rester dans les
environs, ne sachant pas quelle direction prendre.
Plus
de 7000 personnes sont déjà enregistrées au port de Nkora depuis le matin. Nous
évoluons avec cette opération, mais les autres sont éparpillés dans les
environs, indique un agent de l'organisation ADESO.
Vers
l'école primaire Ruvominka où d'autres personnes sont arrivées, le chiffre
galope selon que des familles sortent des différentes pistes du lac Kivu. Mais
déjà plus de 300 déplacés sont installés dans cette partie du groupement
Kihumba.
Une catastrophe humanitaire frappe à la porte.
D'autres
arrivées prennent la direction de Nyakenji et Nyamuhiva où ils sont regroupés
dans l'église anglicane de la place.
Euphraïm
Bisimwa Rugombi, pasteur de cette église, avance un chiffre estimatif de plus
de 500 personnes qui aussi n'ont rien comme besoins de base.
À
quelques kilomètres, plus de 200 personnes sont arrivées à Kabale dans les
villages Muganzo et Sakiro, toujours comme déplacés de guerre. Il s'agit des
enfants, jeunes filles et garçons, et autres qui prennent refuge dans les
églises et familles d'accueil.
« Nous sommes plus de 1000 ménages en
provenance de Mukwidja, Kiniezire, Nyabibwe, Kanenge, Chanyi, Karango, Kanenge
et autres. Les éléments de notre armée du bataillon Satan 2 et les Wazalendo
ont pillé dans nos maisons, kiosques, bistrots et tiraient des balles en
désordre, c'est pourquoi nous avons décidé de partir », regrette un
déplacé.
Safi
Shamavu, une maman déplacée, lance aussi un cri d'alarme aux organisations
humanitaires pour une assistance.
« Nous n'avons rien sur nous. Nous avons juste
fui pour sauver nos vies. Nous prions les humanitaires et auprès de notre
gouvernement de nous venir en aide avec les vivres, les abris, les médicaments
et autres produits de premières nécessités afin de résister encore quelques
jours », lance-t-elle.
D'autres
déplacés sont visibles dans les rues des villages des groupements Bunyakiri et
Bugarula.
Didier
Muliri, président de la société civile de la chefferie Rubenga, appelle à une
chaîne de solidarité en faveur de ces déplacés, car l'île d'Idjwi risque un
débordement sans précédent suite à la situation sécuritaire qui se dégrade
davantage dans le territoire voisin de Kalehe.
Richelieu
BYAMANA – LPA Sud-Kivu
Mungu aendeleye kuwachungu mwa hiyo hali yavita nduguzetu tuna endeleya ku wa ombeya